Création d’une clinique de garde communautaire à Montpellier - La Semaine Vétérinaire n° 1484 du 24/02/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1484 du 24/02/2012

Hérault

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SOCIOPRO

Auteur(s) : MYRIEM LAHIDELY

Des vétérinaires du grand Montpellier s’associent pour créer une clinique dédiée aux urgences.

Depuis le 1er janvier 2012, 37 vétérinaires héraultais délèguent leurs gardes à Vet’Urgences, une clinique de 160 m2 implantée au sud de la ville. La structure est ouverte de 19 h le soir à 9 h le matin, le samedi d’astreinte à partir de 12 h et 24 heures/24 les dimanches et jours fériés. Elle est équipée de salles de chirurgie et d’imagerie (avec radio et échographie), d’un laboratoire pour les analyses sanguines immédiates, de 2 salles d’hospitalisation (dont 1 pour les maladies contagieuses). Le fonctionnement quotidien est assuré par 4 collaborateurs libéraux (2 à temps plein et 2 en vacation). « Un vétérinaire est présent en permanence et, éventuellement et dans un second temps, une assistante si besoin », précise Vincent Cerclet, vétérinaire associé. Pour assurer les astreintes en second la nuit, ainsi que les gardes des jours fériés et des dimanches, s’y ajoute 1 vétérinaire parmi les 25 associés qui interviennent dans la structure. Soit, grâce à ce dispositif, 15 astreintes de nuit et 1,3 garde un dimanche ou jour férié par an et par vétérinaire, avec la possibilité de faire plus.

Un nouveau souffle pour le système des gardes

« Nous nous sommes dotés d’un outil commun pour gérer nos obligations. Cela nous change des gardes classiques. Auparavant, pour le week-end, nous commencions le samedi pour finir le lundi matin à 8 h, tandis qu’ici nous débutons à 8 h pour terminer à 19 h et nous ne faisons pas la nuit », remarque Frédéric Chiren, associé à cette Selas1 gérée par un directoire de 7 personnes élues2.

Stéphane Behra, qui exerce à Jacou, justifie son adhésion au projet : « Quand vous travaillez seul, vous n’avez pas forcément envie de passer un dimanche débordé dans votre clinique, dans un système où le repos compensateur ne suit pas obligatoirement le lendemain. » Ce vétérinaire accepte de moins en moins bien l’idée de consacrer des nuits, des week-ends et des jours fériés à cette activité. « Les permanents de la clinique, eux, lorsqu’ils travaillent la nuit, peuvent dormir le lendemain ! »

Les vétérinaires montpelliérains disposaient jusque-là d’un service des urgences (SDU) qui fonctionnait de façon classique, le vétérinaire assurant sa garde dans sa clinique. « Le système commençait à battre de l’aile, car les confrères sont de plus en plus nombreux à ne plus avoir envie d’assurer des gardes », explique Vincent Cerclet. Le SDU, qui n’existe plus désormais, faisait parfois appel à Adomvet, une société qui sous-traite les gardes de nuit. Cependant, en cas d’hospitalisation, un vétérinaire d’astreinte du SDU prenait le relais et rouvrait sa clinique pour les urgences chirurgicales. « Nous voulions une structure qui évite de cavaler dans tous les coins de Montpellier selon le lieu de garde. »

37 vétérinaires associés sur un seul site

Vet’Urgences assure désormais, sur un seul site, la permanence et la continuité des soins pour les clients des 37 vétérinaires associés, et des confrères extérieurs, ainsi que des particuliers sans praticien référent. Soit, pour son premier mois d’ouverture, 45 vétérinaires utilisateurs pour un total de 160 consultations (une quinzaine d’urgences en moyenne le dimanche et 3 ou 4 par nuit). « Nous avons parié sur un projet coûteux et chronophage, confie Vincent Cerclet. Mais c’est un pari pertinent, car les 45 clientèles nous suffisent. » D’autant qu’à Montpellier, 2 autres cliniques assurent, elles aussi, un service d’urgences 24 heures/24, même s’il peut leur arriver de faire appel aux praticiens de Vet’Urgences.

Des projets pour accueillir les animaux accidentés et la faune sauvage

L’association Vétérinaires pour tous, présidée dans le département par Maguelone Lecou-Sauvaire, s’investit aussi dans cette structure, qui veut participer au travail entrepris avec les animaux errants accidentés et se greffer au réseau “faune sauvage” que des vétérinaires – dont Marie-Pierre Puech à Ganges3 est un pilier – essaient de mettre en place. « Dans l’idéal, nous souhaitons un système de réseau qui permette de couvrir le département, en respectant l’éthique clinique et une vraie vision confraternelle. »

  • 1 Société d’exercice libéral par actions simplifiée.

  • 2 Le président est Éric Petitjean ; Frédéric Chiren et Stéphane Behra en sont directeurs généraux.

  • 3 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1477 du 6/1/2012, pp. 30-32. Pour en savoir plus : www.veturgences.com

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