Pénicilliose chez un perroquet gris du Gabon

Un perroquet gris du Gabon (Psittacus erithacus) femelle de 6 mois, acheté 2 mois plus tôt en animalerie, est présenté en consultation pour dysorexie, perte de poids progressive, diarrhée abondante et modification de couleur du plumage. Malgré la mise en place d’un traitement antibiotique (enrofloxacine, 200 mg/l d’eau), l’animal meurt.

L’autopsie met en évidence un fluide jaunâtre dans le tractus digestif, de l’ascite en quantité modérée et des lésions nodulaires multifocales jaunâtres sur le foie et un rein. Des nodules vert jaunâtre coalescents sont visibles sur la face dorsale des poumons et les sacs aériens thoraciques craniaux. L’analyse histologique révèle des granulomes caséeux qui contiennent des hyphes mycotiques septés. Une immunohistochimie spécifique de Penicillium spp. se révèle positive. La polymerase chain reaction permet de diagnostiquer une mycose à Penicillium chrysogenum.

Penicillium est un genre de champignons filamenteux saprophytes qui comprend environ 225 espèces. Cependant, seules une quinzaine sont reconnues comme possiblement pathogènes. Ces mycoses surviennent principalement chez l’homme immunodéprimé. Elles sont rarement décrites en médecine vétérinaire, et sont plus souvent observées sous forme d’atteinte localisée plutôt que d’affection systémique. Dans ce cas, aucune information sur l’état immunitaire de l’oiseau n’est disponible. L’infection est considérée ici comme primaire, probablement liée à l’inhalation de spores ou d’hyphes présents dans les graines distribuées au perroquet.

• Source : Giovanni Lanteri et coll., “Penicilliosis in an African Grey Parrot (Psittacus erithacus)”, Journal of Zoo and Wildlife Medicine, vol. 42 (2), juin 2011, pp. 309-312.