L’argent sans maître

Le gouvernement met en place une taxe de 0,1 % sur les transactions financières à haute fréquence. Cette décision est approuvée par certains et critiquée par d’autres. Approuvée car le financement de notre dette publique appelle de nouvelles rentrées d’argent. Selon Bercy, cette taxe devrait rapporter 1,1 milliard d’euros en année pleine. Critiquée car, pour être efficace, il faudrait que tous les pays l’adoptent afin d’éviter une délocalisation financière.

Or les pays anglo-saxons et la Chine s’y opposent. Il n’empêche. Sur le principe, cette taxe est une bonne chose et 9 pays de la zone euro sont prêts à l’adopter. Cela pourrait, au fil des ans, faire école. Cette taxe vise la spéculation et non le financement des entreprises. Le trading à haute fréquence, ce sont des milliers d’ordres passés en une nanoseconde avec une forte annulation (40 %) dans les 5 secondes qui suivent l’ordre d’achat ou de vente. L’idée est de créer du mouvement pour gagner sans produire aucune valeur ajoutée.

La réponse politique consiste à tenter d’endiguer ces mouvements qui plombent nos comptes en l’absence de toute régulation efficace des marchés financiers. Dans son ouvrage Les 7 Péchés du capital¹, Charles-Henri Filippi montre comment nous sommes passés du libéralisme, qui repose sur des concepts et l’idée d’une valeur ajoutée, au mercantilisme, simple pompe à argent qui gangrène notre système international.

Taxer permet, à défaut d’interdire, de faire payer ceux qui contribuent à nous appauvrir.

• 1 Aux éditions Descartes.