Virus influenza
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SANTÉ PUBLIQUE
Auteur(s) : NATHALIE DEVOS
Des experts de la santé publique mondiale optent pour une diffusion intégrale des travaux, mais pas dans l’immédiat.
Avec un taux de mortalité de près de 60 % chez les humains infectés depuis 2003, le virus de l’influenza aviaire H5N1 HP continue de nourrir la crainte des scientifiques, ainsi que différents travaux relatifs à celui-ci. En particulier ceux du chercheur néerlandais Ron Fouchier et de son équipe sur la virulence du virus, présentés en septembre 2011 lors d’un congrès de spécialistes des virus grippaux à Malte. L’expérience porte sur le furet, un modèle fiable pour étudier le comportement des virus grippaux chez l’homme. Le virus présente 5 mutations génétiques par rapport à la souche de virus A/H5N1 la plus fréquente. Chacune de ces modifications génétiques a déjà été retrouvée dans la nature, mais elles n’ont jamais été présentes conjointement dans un seul virus. Rapidement, il est apparu que ce virus créé en laboratoire se transmettait très facilement entre les animaux, sans rien perdre de sa virulence. La dangerosité du virus ainsi obtenu est donc extrêmement élevée.
Si la pertinence d’une telle étude, qui permet d’apporter des informations intéressantes sur les mutations génétiques donnant sa transmissibilité au virus et de développer à temps des vaccins, semble bénéfique, pour certains, la publication des résultats des manipulations de Ron Fouchier fait débat. L’équipe néerlandaise a déjà transmis ses données à la revue Science. Cependant, avant de rendre public le détail des travaux, le comité éditorial du magazine a sollicité l’avis du National Science Advisory Board for Biosecurity (NSABB) des États-Unis. En décembre dernier, cet organisme s’est opposé à la publication des résultats en raison du danger « que représente le fait de révéler comment reproduire ce virus ». Pour sa part, Michaël Osterholm, directeur du Center for Infectious Disease and Policy (Minnesota), est favorable à une présentation partielle des résultats.
Récemment, un petit groupe d’experts de la santé publique mondiale et de la grippe, d’autorités sanitaires et d’éditeurs, réunis par l’OMS1 à Genève le 17 février dernier, a jugé de manière consensuelle que le fait de différer la publication de la totalité du manuscrit présentait de plus grands avantages pour la santé publique qu’une publication partielle immédiate de celui-ci. Pour l’heure, 2 questions essentielles se posent :
→ comment mieux sensibiliser le public et lui faire comprendre ces recherches par la communication ;
→ étudier les problèmes de sûreté et de sécurité biologiques soulevés par les nouveaux virus grippaux H5N1 modifiés en laboratoire.
L’OMS précise qu’elle poursuivra l’examen de cette question avec les experts compétents.
Quoi qu’il en soit, les questions relatives à la publication des travaux de Ron Fouchier en appellent d’autres, comme la nécessité ou non de détruire le virus obtenu par l’équipe néerlandaise…
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