REPORTAGE
Valentine, Castor, Edelweiss, Vainqueur, Déborah, etc. Ces noms affichés au-dessus des bovins exposés au Parc des expositions de la Porte de Versailles visent à rassurer les visiteurs inquiets des excès productivistes de l’élevage moderne. De fait, le Salon de l’agriculture de Paris est une drôle de vitrine.
Présentation pittoresque et bon enfant de la France rurale, gage de sa pérennité, le Salon international de l’agriculture (SIA) est aussi une mise en scène. Est-ce un reflet de la réalité de l’agriculture d’aujourd’hui, traumatisée par la révolution économique contemporaine et dominée par un petit mais puissant monde de présidents de coopératives et d’industriels. Dans ce grand théâtre paysan, de réelle portée symbolique, les médias sont à leur affaire et les politiques ne ratent pas l’occasion d’y pavoiser. Ainsi, en cette année électorale, 14 prétendants à l’Élysée s’y sont succédé, entraînant derrière eux des nuées de journalistes, plus nombreux que les animaux (visiblement épuisés par tout ce brouhaha). Dans ce jeu à la fois complice et cruel avec la presse, les politiques ont pu mesurer leur popularité médiatique au nombre de perches de micro suspendues au-dessus de leurs têtes.
La représentativité au Salon se mesure également en nombre de mètres carrés alloués aux stands professionnels et que l’organisation du SIA fait payer au prix fort1. Face à cet enjeu financier conséquent, aux retombées impalpables, notre profession a adopté cette année 2 attitudes opposées : la surenchère ou l’abstention. Alors que l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), en partenariat avec la Commission européenne, poursuivait, avec le même apparat que l’an passé, l’opération initiée en 2011 vantant (à force d’animations ludiques et de propagande audiovisuelle) le rôle des vétérinaires dans la santé publique, que, de son côté, le Syndicat national des vétérinaires libéraux (SNVEL), épaulé par ses partenaires2, s’agrandissait dans le hall 4 pour rééditer son concept de clinique vétérinaire (canine) expliquée aux enfants, l’Ordre des vétérinaires renonçait, lui, à financer son traditionnel stand, préférant réserver cet argent à d’autres missions. Avec lui, c’est malheureusement tout un pan de la représentativité professionnelle (et de la convivialité confraternelle) qui s’effaçait cette année. Plus de militaires, de pompiers, de fonctionnaires, etc. Quant aux vétérinaires de garde et aux étudiants (de Nantes et de Lyon), ils se voyaient relégués dans un petit local en proie aux courants d’air au fond du hall 1. Oubliés des visiteurs, ils ne furent pas même l’objet d’un seul reportage de presse. Ce que nos confrères ruraux n’ont pu que regretter, le SIA étant une des rares occasions qui leur est offerte d’expliquer au grand public leur métier. Et l’un d’eux de conclure : « Un enterrement de première classe ! »
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