Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/PORCS
Auteur(s) : CYRIL PARACHINI-WINTER
Le projet Sancre1 prend fin cette année. Initié en 2008 dans le cadre du programme national PSDR2, il est à l’origine de multiples programmes de recherche dans le Grand Ouest. L’un d’eux vise à évaluer comment des actions de coordination entre les divers acteurs de la filière “viande porcine” pourraient influer à la baisse le portage des salmonelles. Les résultats de ces travaux ont été dévoilés par Catherine Belloc et Stéphane Krebs (UMR 1300 Oniris-Inra BioEpAR Nantes) au cours du colloque Sancre3.
Le plus souvent, les salmonelles infectent de manière asymptomatique les porcs, qui excrètent de façon intermittente ces bactéries résistantes dans l’environnement. Celles-ci sont à l’origine de zoonoses alimentaires graves. Elles sont susceptibles de contaminer les denrées au stade de la production primaire (porcs charcutiers), mais aussi au cours des étapes ultérieures de la production et de la transformation. Ces multiples voies d’entrée représentent une entrave à la compétitivité de la filière et mettent en lumière la nécessité d’une coordination verticale entre les différents acteurs. Ces travaux se proposent d’établir des bases afin d’éclairer les décisions des acteurs de la filière en matière de choix de dispositifs de coordination.
Le modèle développé représente un troupeau naisseur-engraisseur avec une conduite en 7 bandes et un sevrage des porcelets à 28 jours. Les porcs sont classés en 3 catégories vis-à-vis de l’infection par les salmonelles : non infectés sensibles (S), infectés porteurs excréteurs (PE) et infectés porteurs non excréteurs (PNE). La contamination se fait par voie oro-fécale et est influencée par 2 paramètres : la quantité de salmonelles excrétées par les animaux infectés porteurs excréteurs et l’immunité maternelle transmise aux porcelets. Ce modèle a notamment été utilisé pour évaluer l’effet des pratiques de biosécurité interne sur la prévalence du portage des salmonelles par les porcs charcutiers. Ainsi, la décontamination des salles entre 2 bandes successives semble avoir un impact majeur. D’autres paramètres, tels que l’effet d’une campagne de vaccination ou la catégorie d’animaux (truie, porc charcutier, porcelet) sur laquelle une mesure de lutte est appliquée, pourraient également être, par la suite, avantageusement explorés.
La compréhension du portage des salmonelles à une plus grande échelle passe par un couplage du modèle intra-troupeau décrit précédemment avec la représentation dynamique des mouvements des animaux dans le réseau de production. Ce modèle combiné permet aux auteurs d’évaluer l’importance de stratégies de maîtrise intratroupeau, ainsi qu’à l’échelle de l’ensemble de l’organisation de la production (conditionnement des mouvements d’animaux selon le statut des cheptels, notamment).
L’attente en exploitation dans un local spécifique, le transport d’animaux et l’attente dans les abattoirs sont autant d’étapes qui influencent la prévalence du portage. Non seulement les stress successivement rencontrés peuvent engendrer une réactivation de l’excrétion chez les porcs infectés porteurs non excréteurs, mais le regroupement des bêtes favorise également la diffusion des salmonelles. Les données disponibles renseignent sur les liens entre l’exploitation et les abattoirs, la répartition dans le temps de livraison des animaux et les durées de transport.
L’évaluation épidémiologique des actions de maîtrise, essentielle, ne suffit pas. Le choix d’une stratégie d’intervention tient également compte du coût des mesures considérées. En particulier, une analyse coût/efficacité permet de hiérarchiser les interventions sur la base d’une prévalence-cible des carcasses à atteindre en sortie d’abattoir.
Ces travaux ont, certes, permis l’élaboration d’un outil d’aide à la décision pour la filière “viande porcine”, mais celui-ci n’est pas définitivement figé : il est à faire évoluer selon les besoins et les questionnements des acteurs.
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