Publication des nouvelles recommandations de l’Inra

Cette rencontre traitait de la nutrition et de l’alimentation du cheval. L’Avef² était également associée à cette journée. Les nouvelles recommandations de l’Inra³ en alimentation équine qui animent l’actualité étaient au centre de cette réunion. Ces préconisations, qui ont fait l’objet d’un récent ouvrage coordonné par William Martin-Rosset (Inra de Jouy-en-Josas), mettent en évidence des évolutions dans les mesures entre 1990 à aujourd’hui. Elles évaluent la valeur nutritive des aliments, les besoins, et intègrent les nouveaux fourrages utilisés. Les systèmes UFC (système énergie nette) et MADC (matières azotées digestibles cheval) ont été affinés et justifiés. « Un perfectionnement ultérieur permettra aussi de déterminer des besoins azotés de la microflore bactérienne et, à plus long terme, d’évaluer les acides aminés individuels absorbés et les acides aminés utilisés par la microflore », explique William Martin-Rosset.

Les problématiques des contaminations alimentaires et du dopage

Les questions de la contamination alimentaire et du dopage ont été abordées par Yves Bonnaire (LCH, Verrières-le-Buisson). Les éléments contaminants sont susceptibles d’avoir des origines variées. L’addition peut être volontaire (souhait de rendre l’aliment appétent). La contamination peut également avoir lieu durant le processus de fabrication, de conditionnement, ou le transport. L’atropine et la scopolamine sont ainsi détectées dans des espèces variées de plantes de la famille des daturas. « Des cas positifs existent, affirme Yves Bonnaire. Nous sommes certains que cela vient des tourteaux de soja, de tournesol, qui proviennent de pays étrangers où toute l’attention n’est pas portée aux risques de contamination. »

Les contaminations par la morphine constituent un cas particulier. Cette substance est présente dans les pavots. « Il y a quelques années, la culture du pavot était répandue en France », se souvient Yves Bonnaire. Certains phénomènes de conta­mination de la luzerne étaient relevés. Il en existe moins actuellement, mais quelques cas sont encore notés. Le LCH effectue des analy­ses et des certificats pour les laboratoires fabricants. Des tests de dépistage peuvent se révéler utiles en cas de doute.

L’alimentation et le comportement sont liés

Martine Hausberger (CNRS de Rennes) a abordé l’aspect comportemental de l’alimentation. Les conditions domestiques ont modifié, non sans impact, le comportement de la prise alimentaire chez le cheval. Martine Hausberger a expliqué qu’il était préférable d’associer pré et fourrage lors du sevrage, et non box et granulés, contrairement aux usages. Elle a aussi rappelé que le développement social de l’animal était lié aux autres adultes.

Une quantité insuffisante de fourrage, un nombre restreint de repas et l’ingestion de concentrés favorisent les stéréotypies et les ulcères. La diversité alimentaire est également intéressante : le cheval va d’un fourrage à l’autre s’il en a plusieurs à sa disposition. Le mode de distribution a un impact. « S’inspirer du milieu naturel permet de pallier les conditions drastiques de la vie en écurie », conclut Martine Hausberger, qui souligne en outre l’importance des contacts sociaux.

• 1 Association française des techniciens de l’alimentation et des productions animales – Association française de zootechnie.

• 2 Association des vétérinaires équins français.

• 3 Institut national de la recherche agronomique.