CHV : un coup d’accélérateur dans les mois à venir - La Semaine Vétérinaire n° 1488 du 23/03/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1488 du 23/03/2012

Dossier

Auteur(s) : AGNÈS FAESSEL

En décembre 2003, l’appellation “centre hospitalier vétérinaire” est légalisée. Deux ans plus tard, en décembre 2005, le premier CHV français, celui de Frégis à Arcueil, ouvre ses portes. En octobre 2011, la France compte 7 centres hospitaliers vétérinaires sur son territoire, avec l’ouverture du CHV de Reims. La période 2015-2020 verra-t-elle la mise en service d’un CHV par département ?

Le CHV Pommery a ouvert le 1er octobre 2011 dans la cité des Sacres. CHV, pour centre hospitalier vétérinaire, est une catégorie de domicile professionnel vétérinaire née fin 2003 en France1. Elle répond à un cahier des charges qui ajoute des dispositions supplémentaires aux obligations d’une clinique vétérinaire, en termes de locaux, d’équipements et de personnel. Une activité permanente, 24 heures/24 et 7 jours/7, est impérative (voir encadré ci-contre).

Pommery est le 7e établissement vétérinaire à visser sa plaque de CHV en France. D’autres projets sont en cours de finalisation, comme à Montpellier ou à Marseille (voir témoignages en pages 26 et 27). Si une accélération se profile, le “maillage” du territoire reste pour le moins lâche aujourd’hui (voir carte).

BEAUCOUP D’ARGENT, UN PEU D’AUDACE

Ouvrir, gérer, mais surtout rentabiliser un CHV est toujours un défi. Ainsi, les CHV actuels sont nés de l’évolution ou du rapprochement de cliniques existantes. Le CHV savoyard Saint-Martin fait figure d’exception. Il représente sans doute un pari particulièrement osé, même si 2 de ses créateurs bénéficiaient de compétences connues.

Le CHV n’est pas l’évolution logique de tout centre de référés. Car outre la taille des locaux et le niveau d’équipement, un centre hospitalier est d’abord un établissement de soins permanents. Ses frais de fonctionnement sont donc considérables, avec des charges particulièrement lourdes liées au personnel.

Les textes ne cadrent pas le niveau de compétence de l’équipe vétérinaire. Le statut de CHV nécessite à l’évidence de développer a minima les services de médecine interne, de chirurgie et d’imagerie médicale. Mais ensuite, l’éventail des spécialités proposées reste au choix de chacun. Il offre évidemment de vastes possibilités d’évolution.

COMMUNIQUER, INFORMER… FORMER ?

Si chaque CHV présente des particularités (contexte et historique du projet, fonctionnement, etc.), leurs dirigeants s’accordent sur le fait qu’ils ne peuvent fonctionner sans la confiance des vétérinaires alentour. Ils ont en effet une clientèle propre. Mais pour l’essentiel, leur activité est générée par les urgences et les cas référés. Transmettre aux référents un compte rendu détaillé des actes effectués est un minimum. Le partage des connaissances, au travers de revues de cas ou de digest de publications, par exemple, est aussi le moyen de se faire connaître et respecter. En toute logique, la rentabilité d’un CHV peut s’appuyer sur l’élargissement de son périmètre d’activité. Mais celui-ci n’est pas extensible à l’infini : la distance reste un frein pour le propriétaire. Et inversement, les confrères les plus proches sont parfois les plus frileux à confier leurs clients, par crainte du détournement de clientèle.

Les CHV n’ont pas de mission de formation stricto sensu. Sans en avoir la légitimité officielle, plusieurs (comme de nombreuses grandes cliniques) accueillent toutefois des confrères souhaitant compléter leur formation dans un environnement de haut niveau. C’est une demande de nombreux jeunes diplômés, qui trouve souvent une réponse dans l’embauche sous un statut (abusif) d’“interne”. Si chacun semble y trouver son compte, cette solution reste problématique. En effet, les internats sont des formations diplômantes dispensées par les seules écoles vétérinaires. Et l’absence de reconnaissance de ces “internats privés”, pourtant répandus, est la porte ouverte aux excès, particulièrement en termes de rémunération. Une situation qui, à ce jour, n’a pas trouvé d’issue.

En outre, les CHV sont très courtisés par les laboratoires pharmaceutiques, voire les instituts de recherche, pour contribuer à des travaux cliniques ou de recherche appliquée. Ils disposent en effet du matériel, des compétences et du volume d’activité autorisant la réalisation d’études cliniques dans des conditions optimales.

  • 1 Arrêté du 4/12/2003 relatif aux catégories de domiciles professionnels vétérinaires (Journal officiel du 26/12/2003).

CAHIER DES CHARGES DU CHV

Un centre hospitalier vétérinaire est « un établissement de soins permanents aux animaux ». Outre les exigences liées à l’appellation de clinique vétérinaire, le CHV doit répondre à des conditions (minimales) complémentaires.

→ Locaux : 3 salles d’examen clinique, 1 salle de soins, 1 salle de préparation à la chirurgie, 2 salles de chirurgie, 1 salle de nettoyage/désinfection/stérilisation du matériel chirurgical, 1 logement pour les personnes assurant le service permanent.

→ Équipement : 3 appareils distincts d’imagerie médicale et le matériel requis pour les analyses biologiques et biochimiques nécessaires.

→ Personnel : équipe pluridisciplinaire d’au moins 6 vétérinaires et des auxiliaires échelon 4 en nombre au moins égal à l’effectif vétérinaire.

→ Activité : gestion des urgences (accueil et soins) et suivi des animaux hospitalisés 24 heures/24 et 7 jours/7 avec, en permanence, au moins 1 vétérinaire présent sur le site et 1 auxiliaire échelon 4 d’astreinte.

LES HÔPITAUX UNIVERSITAIRES

Chaque école vétérinaire a ouvert un Centre hospitalier universitaire vétérinaire (Chuv) :

→ À Maisons-Alfort, le Chuva rassemble l’offre de soins destinés aux animaux de compagnie (chiens, chats, NAC).

→ À Toulouse, le Chuvac (Chuv animaux de compagnie) est également la clinique des animaux de compagnie de l’établissement.

→ À Nantes, le Chuv Oniris groupe l’ensemble des services cliniques et diagnostiques de l’école, pour toutes les espèces animales.

→ À Lyon, le Chev (centre hospitalier d’enseignement vétérinaire) regroupe également toutes les cliniques vétérinaires de VetAgro Sup.

Ces structures publiques disposent d’un panel de compétences et d’un plateau technique souvent exceptionnels (un appareil de scintigraphie, par exemple, à Oniris). Les Chuv ont en outre une mission de formation, de recherche et de support de la profession, notamment des vétérinaires référents. L’appellation est décidée par voie ministérielle, sans rapport avec les dispositions réglementaires liées aux CHV, dont les Chuv se différencient également en termes de budget et de rentabilité.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur