L’Anses réduit la liste des exonérations

Voilà des mois, voire des années, que la révision de l’ancien arrêté de 1986 fixant la liste des substances exonérées de prescription est réclamée par les pharmaciens, en vue de l’actualiser, mais aussi de l’allonger. L’arrêté serait désormais à la signature des ministres de la Santé et de l’Agriculture. Le projet de liste qui avait fait l’objet d’un accord entre pharmaciens, vétérinaires et industriels a été restreint par l’Anses, dans son avis daté du 26 janvier 2012¹.

Vente sans ordonnance pour les vermifuges

Cet arrêté d’exonération permet de délivrer en officines, sans prescription, des médicaments topiques ou oraux contenant des substances vénéneuses (dites « sur prescription »). Les doses et les quantités qui peuvent être délivrées en une seule fois sont limitées. Les présentations géantes ne pourront donc pas être déconditionnées sur le comptoir d’une pharmacie. Les médicaments exonérés pourront aussi bénéficier d’une publicité grand public, normalement interdite à ceux sur prescription.

L’élargissement attendu concerne surtout les vermifuges pour chiens et chats. Rares étaient ceux déjà inscrits dans l’arrêté de 1986. La quasi-totalité des vermifuges seront sans prescription avec la nouvelle liste, à l’exception des présentations géantes.

Retrait des corticoïdes, des AINS, des antibiotiques, etc.

Les suppressions sont au moins aussi nombreuses que les ajouts. Tous les antibiotiques, y compris ceux utilisés en topiques dans les pommades ou les collyres comme la néomycine ou la polymyxine B, redeviendraient des médicaments « sur prescription » sous toutes leurs formes. Les corticoïdes, topiques ou oraux, seront tous sur prescription, ainsi que les rares anti-inflammatoires non stéroïdiens auparavant exonérés : phénylbutazone et ibuprofène.

Les pilules pour chatte et chienne « sur prescription »

Le retrait le plus significatif concerne les acétates de mégestrol ou de médroxyprogestérone : les “pilules” pour les chattes ou les chiennes destinées à la prévention ou à l’interruption des chaleurs ou de la lactation de pseudo-gestation. Ces progestagènes, qui ne sont pas dénués d’effets indésirables graves, seront soumis à prescription ou retirés du marché.

• 1 Voir l’intégralité de l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur le site WK-Vet. http://www.wk-vet.fr/mybdd/?visu=164&article=164_3804