Formation
NAC
Auteur(s) : DIDIER BOUSSARIE*, TANIT HALFON**
Fonctions :
*praticien au CHV Pommery, à Reims (Marne). Article rédigé d’après une conférence organisée par l’Afvac Île-de-France en janvier 2012.
– L’anorexie s’accompagne d’un ralentissement ou d’un arrêt du transit digestif.
– Les causes les plus fréquentes sont la malocclusion dentaire et les trichobézoards.
– Si traiter la cause va de soi, il est indispensable de soigner rapidement la stase digestive.
– La pose d’une sonde naso-gastrique et d’une voie veineuse est primordiale dans la gestion des cas les plus sévères.
Tout état douloureux ou stressant est susceptible d’induire une interruption de la prise alimentaire chez le lapin. De multiples affections – bucco-dentaires (abcès, etc.), digestives (trichobézoards, entérite mucoïde, entérotoxémie à clostridies, etc.), rénales (insuffisance rénale aiguë ou chronique), génitales (tumeur utérine), de nature infectieuse (coryza, myxomatose, etc.), lipidose hépatique et cétose chez les lapins gras et les femelles gravides, etc. – conduisent à cette situation. Néanmoins, la malocclusion dentaire et les trichobézoards sont les causes les plus fréquentes de l’anorexie. Quelques normes physiologiques permettent d’appréhender au mieux l’anorexie du lapin (voir tableau 1).
Face à un animal anorexique, il convient de suivre une démarche rigoureuse.
L’âge du lapin, sa date d’acquisition, son mode de vie ainsi que les conditions d’apparition de l’anorexie sont des informations essentielles à prendre en compte.
Les points à évaluer sont les suivants :
→ le poids : le lapin est dans un état critique lorsqu’il a perdu plus d’un tiers du poids de son corps ;
→ la température rectale : il convient de s’inquiéter lors d’hyperthermie et, surtout, d’hypothermie ;
→ le tonus global : il convient de s’inquiéter en cas d’immobilisme, de décubitus sternal ou latéral, de fixité oculaire ;
→ le transit digestif : la diminution ou l’absence de fèces dans la litière, les diarrhées ou un ballonnement abdominal sont des situations anormales et inquiétantes ;
→ l’état d’hydratation : une déshydratation supérieure à 7 % constitue une urgence vitale ;
→ la cavité buccale : un examen approfondi de l’appareil bucco-dentaire est indispensable.
Ils permettent de mettre en évidence la ou les causes de l’anorexie. De plus, ils aident à caractériser, en complément de l’approche clinique, l’état général de l’animal.
Des radiographies de l’appareil bucco-dentaire de profil et de trois quarts mettent en évidence une éventuelle malocclusion dentaire, des infections radiculaires ou des foyers d’ostéite mandibulaire ou maxillaire.
Des radiographies abdominales de face et de profil permettent l’identification d’une stase gastrique (dilatation ou rétention gastrique), intestinale ou cæcale (gaz ou rétention cæcale).
Une analyse d’urine permet de définir rapidement un état ou non de cétose (des cristaux, de calcite principalement, sont présents à l’état physiologique chez le lapin).
Les mesures de la glycémie, de l’urémie, de l’hématocrite et de la concentration sanguine en protéines totales sont à effectuer en urgence. Un bilan hémato-biochimique complet pourra être envisagé par la suite.
Des examens complémentaires plus spécifiques et plus sophistiqués peuvent être envisagés dans un second temps : une endoscopie intrabuccale, une fibroscopie gastrique, un transit baryté (10 ml/kg de Micropaque® administré via une sonde naso-gastrique), une échographie abdominale et thoracique, une imagerie par résonance magnétique (IRM) ou un scanner. Dans le cas du transit baryté, un liquide de contraste qui ne reste qu’en position stomacale au bout de 1 heure signe probablement une diminution, voire un arrêt du transit.
Un état de cétose et une insuffisance rénale grave sont de mauvais pronostic. Par ailleurs, un état de cétose avancé est irréversible.
Si traiter la cause de l’anorexie va de soi, il est primordial d’en traiter les conséquences, en particulier la diminution ou l’arrêt du transit digestif (voir tableau 2).
Lorsque l’état du lapin est critique, il importe de mettre en place une sonde naso-gastrique, ce qui permet une meilleure administration d’eau, d’aliments (Oxbow Critical Care green fine®, compotes, soupes du commerce veloutées, etc.) ou de médicaments. De plus, une voie veineuse ou, à défaut, osseuse ou intrapéritonéale, est nécessaire pour une réhydratation efficace.
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