Vomissements aigus : sémiologie et examens complémentaires

Un vomissement est un phénomène actif d’expulsion brutale du contenu stomacal qui intéresse le diaphragme. Il est souvent précédé de prodromes. Il s’agit d’un motif fréquent de consultation. Il est qualifié d’aigu s’il n’évolue pas depuis plus de 1 semaine. Il est également susceptible d’apparaître de façon aiguë au cours de l’évolution d’une maladie chronique. Il signe le plus souvent un trouble digestif, mais peut aussi accompagner des affections viscérales ou systémiques (insuffisance rénale chronique, insuffisance hépatique chronique, hypocorticisme, etc.). Les répercussions sur l’état général sont faibles, sauf si les vomissements sont persistants et accompagnés d’hématémèse.

COMMÉMORATIFS

L’espèce, la race, l’âge, le sexe et le statut vaccinal sont à connaître. Chez le jeune, les infections virales ou les ingestions de corps étrangers sont suspectées en priorité. Chez l’animal âgé, les maladies systémiques sont recherchées en premier lieu.

Le régime alimentaire (type, qualité, quantité, intolérance) et la prise de médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens, céphalosporines) sont des informations à demander aux propriétaires. Les erreurs ou les intolérances alimentaires, les surcharges gastriques sont des origines fréquentes de vomissements aigus.

SÉMIOLOGIE

Les propriétaires doivent décrire la séquence afin de permettre au praticien de différencier un vomissement d’une régurgitation. Cette étape est souvent délicate.

Mode évolutif

Le vomissement aigu et passager a peu de répercussions sur l’état général de l’animal. Il est souvent nocturne ou matinal, relativement liquide, parfois déclenché par l’exercice, davantage chez les races brachycéphales. Ces vomissements sont le reflet de troubles fonctionnels gastro-œsophagiens ou duodéno-gastriques.

Les vomissements aigus et persistants sont susceptibles d’entraîner rapidement des troubles hydro-électrolytiques. L’origine systémique est alors suspectée.

Enfin, des vomissements incoercibles ou “en jet” signent vraisemblablement un arrêt du transit.

Relation avec le repas

Des vomissements liés au repas sont en faveur d’une intolérance alimentaire ou d’une gastrite. Différés, ils évoquent davantage une hypomotilité digestive, voire une obstruction.

Nature du vomita

La nature du vomita est un élément sémiologique important : la présence de suc gastrique oriente vers un trouble fonctionnel, la présence de sang indique une perte de substance. Il importe de bien différencier un caillot, un vomita marc de café ou des “traces de sang”, reflet d’une simple irritation gastrique. Les propriétaires ont souvent du mal à décrire cela correctement. Les vomissements fécaloïdes sont révélateurs d’une obstruction intestinale.

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

Les vomissements aigus répondent à un traitement symptomatique dans de nombreux cas. Les examens complémentaires sont employés pour les vomissements persistants, incoercibles, particulièrement en présence d’hématémèse, ou évocateurs de maladies systémiques ou d’arrêt de transit. Les signes systémiques associés orientent les examens complémentaires.

Les examens hémato-biochimiques définissent l’importance des complications (troubles électrolytiques) et identifient des causes classiques (maladie d’Addison, pancréatite, par exemple) : hématocrite, protéines totales, urémie, créatinine, dosage de l’amylase et de la lipase spécifique pancréatique, glycémie, analyse d’urine et ionogramme. La radiographie sans préparation est un examen de base qui permet de rechercher un iléus, un corps étranger, une masse ou un pneumopéritoine. L’échographie abdominale est un examen de seconde intention, riche d’enseignements : corps étrangers non radio-opaques, tumeurs, adénopathies, pancréatite, anomalie des voies biliaires. Cet examen tend à être de plus en plus utilisé en première intention.

L’endoscopie digestive nécessite une anesthésie ; elle permet la recherche de maladies infiltratives du tube digestif, d’ulcères, de tumeurs ou de corps étrangers.

La chirurgie peut être un examen complémentaire judicieux : retrait d’un corps étranger palpable, mise en évidence d’une obstruction ou réalisation de prélèvement.