Biologie médicale : les illusions perdues

Le vétérinaire biologiste, égal et complémentaire du pharmacien et du médecin, un vœu pieux depuis l’éviction des confrères de la direction des laboratoires de biologie médicale.

Néanmoins, le feuilleton n’est pas terminé, comme en témoigne la proposition de loi de ce début d’année « portant réforme de la biologie médicale ». Votée en première lecture par l’Assemblée nationale, elle a été transmise au Sénat. Son dernier article (n° 8) évoque de nouveau le problème de l’accès des vétérinaires à la formation de spécialisation à la biologie médicale. Il n’est aujourd’hui plus possible : un « vétérinaire qui suit une formation en spécialisation de biologie médicale postérieurement à la date de publication de la présente ordonnance ne peut s’en prévaloir pour exercer les fonctions de biologiste médical ». La proposition de loi suggérait de pérenniser l’accès des vétérinaires à cette formation, sans que ceux ainsi formés puissent exercer la fonction de « biologiste médical ». Mais les députés ont refusé de maintenir cette voie qui reste donc interdite aux vétérinaires depuis le 1^er novembre 2011.

Une double éviction confirmée

Cela relance par ailleurs la question de la création d’un diplôme d’études spécialisées vétérinaires (DESV) en biologie vétérinaire.

En effet, il y a près d’un an, le Conseil constitutionnel avait déjà déclaré « non conforme » la dérogation autorisant des vétérinaires à prendre une inscription au diplôme d’études spécialisées de biologie médicale (DES/BM). La loi n° 2011-940 du 10 août dernier (qui modifie certaines dispositions de la précédente loi « hôpital, patients, santé et territoires » du 21 juillet 2009) avait repris cette disposition, confirmant ainsi l’éviction des vétérinaires de l’accès aux fonctions de res­ponsabilité dans l’exercice de l’analyse bio­logique médicale, ainsi qu’à la formation spécialisée du DES/BM.