Étude rétrospective des causes non infectieuses d’avortement chez la jument

La fréquence des avortements dans l’espèce équine est estimée entre 8 et 19 % selon les auteurs et les populations de chevaux étudiées. Les causes peuvent être réparties en 2 groupes, infectieuses et non infectieuses, mais l’étiologie reste fréquemment indéterminée. Les anomalies des annexes fœtales, de la gestation, les anomalies maternelles et fœtales sont les 4 catégories d’avortements non infectieux. Les anomalies du cordon ombilical (torsion chronique ou aiguë, étranglements d’appendices fœtaux par le cordon, anomalies vasculaires, rupture du cordon) représentent, selon les études, entre 3,4 et 47 % des avortements. Mais leur fréquence en hausse, depuis une quinzaine d’années, les place en première cause d’avortements non infectieux devant les gestations gémellaires. Les anomalies du placenta sont souvent mises en cause, d’où la nécessité de bien examiner les annexes fœtales (en complément du fœtus et du cordon) en phase postavortement : hypoplasie des villosités choriales, hydropisie des enveloppes fœtales, décollement prématuré du placenta.

La mortalité des jumeaux dans l’espèce équine est beaucoup plus importante que chez d’autres espèces, car la conformation utérine n’est pas adaptée : le placenta, de type épithélio-chorial, ne permet pas d’assurer des échanges fœto-maternels corrects pour 2 fœtus. Cependant, le taux d’avortements a nettement baissé depuis quelques années en raison du bon suivi échographique des juments. Certaines malformations congénitales ne sont pas létales pour le fœtus, mais d’autres peuvent être incompatibles avec la vie fœtale et entraîner des avortements.

Source : thèse de Camille Jacquot, Nantes 2011.