Une sélection divergente sur la concentration de cellules somatiques est possible chez la chèvre

La fréquence des infections intramammaires des chèvres et la quantité de bactéries présentes dans le lait lors d’infection pourraient être réduites par une sélection génétique fondée sur la concentration en cellules somatiques (CCS) du lait. Selon Hugues Caillat¹, de l’Inra de Castanet-Tolosan (Haute-Garonne), la sélection sur ce caractère, dont l’héritabilité est estimée à 0,2, est à envisager pour améliorer la résistance aux mammites.

L’étude, dont il a présenté les résultats aux journées 3R en décembre dernier à Paris, a réalisé une sélection divergente sur la CCS du lait de chèvres de race alpine. En 2010 et 2011, 2 groupes de chèvres extrêmes pour ce caractère ont été suivis au cours de leur 1^re lactation. 12 boucs avec des index négatifs (lignée CCS+) et 11 avec des index positifs (lignée CCS-) ont été accouplés aux chèvres de l’unité expérimentale de l’Inra de Bourges.

La différence entre les index est significative (près de 3 écarts types). La CCS moyenne est de 1 384 000 cellules/ml pour la lignée CCS+ et de 546 000 cellules/ml pour la CCS-. Les échantillons positifs sont plus nombreux dans la 1^re lignée. Les bactéries rencontrées sont en majorité (58,4 %) des staphylocoques coagulase négative, surtout S. xylosus, puis S. caprae et Bacillus. Le score de cellules somatiques par hémi-mamelle est également plus élevé quand la quantité de bactéries est importante, notamment lors de la présence de S. aureus et S. caprae.

Des travaux complémentaires sont nécessaires pour déterminer l’impact de cette sélection sur la transformation fromagère.

• 1 Caillat H, Bouvier F, Rainard P et coll. Réponse à une sélection divergente sur la concentration de cellules somatiques du lait chez la chèvre alpine. Proceedings 3R. 2012;18:405-408.