La durée de contention des truies influe sur leur comportement, pas sur leurs performances

La directive 2008/120/CE relative au bien-être des porcs impose d’améliorer les conditions de logement des truies en maternité, bloquées durant la période péripartum afin de limiter l’écrasement des porcelets. Dans ce cadre, les performances zootechniques et les comportements de 32 truies et de leurs portées ont été comparées à la ferme expérimentale des Trinottières (Maine-et-Loire). Les truies ont été libérées 3 et 7 jours après la parturition dans une courette de 5,3 m² commune à 2 animaux et à leurs petits, sur des caillebotis en béton. Aude Dubois, de la chambre d’agriculture Pays-de-la-Loire, en a présenté les résultats aux journées de la recherche porcine à Paris, en février dernier.

Une contention limitée à 3 jours n’augmente pas la mortalité des porcelets

La croissance, le poids moyen au sevrage des porcelets et leur consommation d’aliments sont équivalents pour les 2 durées de contention. Aucune différence de mortalité des porcelets n’est notée. 75 % des mortalités par écrasement surviennent durant les 3 premiers jours (80 % les 2 premiers jours)¹.

Les petits dont la mère a été libérée à 3 jours présentent un nombre significativement plus important de lésions bénignes sur les pattes, mais cela peut s’expliquer par une plus forte sensibilité des porcelets au type de sol (changement de sol au passage dans la courette) durant les premiers jours de vie. De plus, la durée de contention des truies n’influe pas sur leurs performances de reproduction, ni sur la durée moyenne des allaitements. Les truies libérées à 3 jours post-partum réalisent toutefois un nombre plus important d’allaitements croisés avec des porcelets étrangers dans la courette.

Les truies contenues longtemps sont plus actives

En revanche, la durée de contention influe sur le comportement des truies. Le jour de la libération, celles contenues 7 jours sont plus actives, restent debout plus fréquemment, expriment davantage de comportements d’alimentation et d’exploration de la courette, et entrent plus souvent en contact avec les porcelets que celles libérées à 3 jours post-partum, qui ont tendance à s’isoler. Cela pourrait être lié à la recherche d’isolement naturel de la truie dans les premiers jours qui suivent la mise bas.

Une durée plus longue de contention semble ainsi favoriser une occupation plus grande de la courette les premiers jours, alors que l’inverse est en faveur des allaitements croisés. Des données supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

La diminution de la durée de contention des truies exige un investissement et un temps de travail supplémentaires, mais elle n’entraîne aucune perte de performances et pourrait être envisagée à l’avenir dans les cahiers des charges de productions qui exigent un niveau de bien-être supérieur au standard.

• 1 Johnson AK, Morrow JL, Dailey JW et coll. Preweaning mortality in loose-housed lactating sows : behavioral and performance differences between sows who crush or do not crush piglets. Appl. Anim. Behav. Sci. 2007;105:59-74.