Groupements techniques vétérinaires
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : BÉATRICE BOUQUET
Le jeune animal (bovin, porc, cheval) et les virus qui circulent « plus qu’on ne croit » (Schmallenberg, rhino-pneumonie) étaient à l’ordre du jour le 5 juin dernier à Ploufragan (Côtes-d’Armor).
Contrairement à ses homologues normand ou rhônalpin, la fédération régionale des différents Groupements techniques vétérinaires (GTV) bretons est récente. La journée vétérinaire bretonne n’en est qu’à sa 2e édition, et avec 75 inscrits, dont une quarantaine de praticiens, son succès va croissant. Les vétérinaires se sont vu proposer de nombreux thèmes d’actualité. Éric Collin, praticien local et président de la commission “épidémiologie” des GTV, a rapporté le premier foyer de virus de Schmallenberg français dominé par l’hyperthermie chez le bovin adulte, et non par les lésions tératogènes. La vigilance maintenue activement jusqu’en juillet chez cette espèce se justifie donc pleinement. En revanche, l’État ne consacrera aucune rallonge de budget à l’étude de cette maladie. Il sera seulement possible de compter sur des initiatives locales, qu’il sera difficile de compiler par diversité de méthodologie, a commenté Éric Collin.
L’objectif était d’apporter aux participants une vision comparée entre les filières. Dans cette production industrielle, pour tout trouble noté chez un porcelet, il convient de se détacher de l’examen clinique pour s’intéresser au groupe, au résultat technico-économique et au statut sanitaire global, pour mettre en place des actions préventives. Les maternités spécialisées se rapprochent des “salles blanches” chirurgicales, à côté desquelles le “coin de vêlage” bricolé en pratique bovine fait figure de pratique obsolète.
Le “coin de vêlage”, justement, n’a pas été oublié : Gilbert Laumonnier a illustré les améliorations potentielles de systèmes qui ont fait leurs preuves sur les plans sanitaire et comportemental, mais qui laissent à désirer en termes de confort de l’éleveur. Ainsi, sous les climats pluvieux du grand Ouest, les igloos et les niches pour les veaux gagnent à se “sédentariser” autour d’un auvent couvert, afin que les courettes extérieures, les porte-seaux et l’éleveur soient protégés. En matière d’alimentation, Olivier Fortineau a adressé le même message à ses confrères : vérifier sur le site le confort de la distribution. Du lait froid, un râtelier aux barres trop serrées, des seaux jamais nettoyés, une absence d’eau à côté des concentrés “premier âge” : autant d’erreurs à détecter, parmi d’autres !
Il semble néanmoins impossible de se tromper dans la localisation des sites de ponction articulaire lors d’arthrite septique : le principe consiste à mettre l’articulation en flexion forcée. Les 2 sites à choisir sont « ceux où l’on éprouve une sensation de pression liquidienne », a expliqué Claudio Chimienti, de Quintin (Côtes-d’Armor). Le matériel est basique (2 aiguilles de 14 à 18 G, reliées à un prolongateur installé sur une seringue de 60 ml de Ringer lactate). Quelle aiguille enlever en premier, quel antibiotique utiliser conjointement ? Les avis divergent. Reste la certitude que ce geste « doit être pratiqué dès le premier examen chez un veau atteint d’arthrite, et valorisé ».
Bertrand Guin défend également l’idée que l’acte vétérinaire mérite une valorisation. Notre confrère charolais a expliqué aux Bretons comment il a réduit le recours aux antibiotiques lors de diarrhée néonatale (allongeant son temps d’intervention, ainsi que la facture). L’idée était de répondre à la problématique de l’antibiorésistance, de s’inspirer des pratiques en médecine humaine et de s’adapter aux habitudes sociologiques des éleveurs. Ainsi, le comprimé d’Orolaze® (à base de lactoferrine et d’antioxydants) qui se substitue aux antibiotiques oraux, est là pour « rassurer ». L’élément déterminant est d’adapter précisément sa thérapeutique liquidienne à l’état hydroélectrolytique et acido-basique réel du veau. Les antibiotiques “critiques” ne sont plus administrés que dans certains cas particuliers (salmonellose, ou septicémie à forte composante nécroticohémorragique).
Tout cela peut se faire dans l’élevage sur la base d’un examen clinique approfondi (qui inclut la fréquence cardiaque, pour détecter une bradycardie, signe d’alcalose) et quelques examens complémentaires (glucomètre, test Uriscreen®).
Les tests rapides pour le diagnostic étiologique des diarrhées néonatales sont, eux, à utiliser avec circonspection, a expliqué Jean-Luc Michel, de Saint-Aubin-d’Aubigné (Ille-et-Vilaine), en se fondant sur une petite étude menée localement sur les 3 dispositifs actuellement commercialisés. Un prélèvement acheminé au laboratoire n’apporte pas forcément la même réponse (par exemple, pour la coloration de la cryptosporidiose, la sensibilité est liée à l’habitude de l’œil de celui qui lit la lame, et le diagnostic n’est pas quantitatif).
La pratique équine n’était pas en reste. Marie-Noëlle Lemouland, de Landivisiau (Finistère), a encouragé les praticiens à intervenir précocement sur les déviations angulaires de poulains nouveau-nés. Elle a aussi témoigné de son expérience d’un foyer de rhinopneumonie (forme nerveuse) dans un important centre équestre.
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