LES PUBLICITÉS PRENNENT DES COULEURS

La publicité de la presse écrite est l’image de notre société au fil des années, si l’on en croit le philosophe, sociologue et théoricien de la communication Marshall Mc Luhan. « Les historiens et les archéologues découvrirent un jour que les annonces (publicitaires) de notre époque constituent le reflet quotidien le plus riche et le plus fidèle qu’une société ait donné de toute la gamme de ses activités », écrit-il en 1968 dans son ouvrage intitulé Pour comprendre les médias.

En feuilletant les archives de La Semaine Vétérinaire, force est de constater que les visuels publicitaires ont beaucoup évolué au cours du temps. Dans le n° 1, daté du 13 mars 1976, la publicité, peu sophistiquée, s’affiche en noir et blanc, comme le reste du journal. Il faut attendre 2 ans pour voir apparaître la bichromie dans les annonces publicitaires, mais aussi les premiers teasings et leur révélation (par exemple dans la diagonale d’une double page, voir ci-contre). Ensuite, les professionnels font la part belle aux visuels en couleurs et adoptent également des tailles différentes, allant de la demi-page à la double, en passant par les bandeaux et autres formats spéciaux. Dans les années 90, en plein développement de la presse et de la publicité, les annonceurs et leurs agences rivalisent de créativité tant technique que conceptuelle, assurant un haut niveau de notoriété aux marques par des prises de parole tonitruantes : tout le monde se souvient du dialogue instauré entre les tétracyclines longue action (TLA) ou encore de… Marguerite !

Puis, dans les années 2000, les nouvelles technologies permettent aux agences de travailler en numérique et aux annonceurs de moduler quasi à l’infini leurs messages. L’image prend une importance croissante dans la publicité.

Les messages scientifiques et techniques, puis ceux orientés vers les “services”, se succèdent pour mieux interpeller les vétérinaires. Le slogan “explicite” laisse souvent la place au message “suggéré”. Une constante cependant : la place majeure accordée à l’humour, que ce soit avec des personnages de bande dessinée ou via des messages décalés, sans doute adapté à une profession sérieuse qui ne se prend pas trop au sérieux !

Sans oublier, bien entendu, la représentation fréquente des animaux, pour mieux évoquer les perceptions qui s’y rapportent : la force du taureau, la douceur du chat, la tendresse du chien, et même les annonces… cochonnes.