Y a-t-il un chirurgien dans la clinique ?

Ne nous y trompons pas, le clinicien que l’ours console dans ses bras sur l’affiche de La Clinique de l’amour n’est pas vétérinaire mais chirurgien (humain). Le saugrenu de l’étreinte illustre assez bien le parti pris peu réaliste de ce nouveau film français, aussi loufoque que sentimental, ce qui, dans un paysage audiovisuel entièrement soumis au réalisme, témoigne d’une audacieuse légèreté. L’histoire, joyeusement farfelue, raconte les péripéties amoureuses, financières et traumatologiques d’une clinique familiale au bord de la faillite (pour s’être reconvertie dans la chirurgie esthétique) où s’opposent 2 frères chirurgiens (l’un, inconséquent et volage, le second, consciencieux et romantique). De l’aveu même du réalisateur, Artus de Penguern, qui interprète l’un des frères, ce serait un peu Urgences traité à la manière d’Y a-t-il un pilote dans l’avion ? et d’Un poisson nommé Wanda. Pour son second long-métrage¹, l’acteur-réalisateur, issu du café-théâtre, s’est librement inspiré, pour les parodier, des conventions narratives des feuilletons sentimentaux et hospitaliers (des Feux de l’amour à La Clinique de la forêt noire). Avec un savant dosage de romance et d’absurde, de multiples rebondissements, des baffes et des bûches à gogo, il signe une comédie burlesque et poétique qui devrait réjouir tous les grands enfants de 12 à 120 ans. Avec Bruno Salomone, Helena Noguerra, Artus de Penguern, Natacha Lindinger, Anne Depétrini, Dominique Lavanant et Michel Aumont.

La Clinique de l’amour, sur les écrans depuis le 27 juin.

• 1 Grégoire Moulin contre l’humanité (2001) était son premier.