Dossier
Auteur(s) : SERGE TROUILLET
La région ne répond pas à un schéma d’organisation formalisé en termes de continuité et de permanence des soins. Seule l’agglomération clermontoise s’est dotée d’un service collectif de garde en canine. L’Auvergne ne souffre pas vraiment de carences notables en la matière. « Toutefois, il y a 2 ans, nous avons engagé une démarche de sensibilisation sur ce pan de la législation qui s’impose à nos confrères. Certains retours de terrain faisaient état de manquements à ces obligations dans les agglomérations essentiellement, parfois en canine et surtout en équine. Toutefois, les cas signalés à l’Ordre sont peu nombreux », indique Jean-Pierre Finck, secrétaire général du CRO d’Auvergne.
La région s’appuie sur un réseau de vétérinaires ruraux qui ont toujours intégré ces contraintes dans l’exercice de leur métier. « En zone rurale ou semi-rurale, nous n’avons jamais de retour. En clientèle mixte, les cabinets organisent systématiquement la continuité et la permanence des soins 24 heures sur 24. Les unipersonnels s’arrangent avec leurs confrères voisins, selon des modalités qui relèvent davantage de l’esprit de responsabilité que de conventions formalisées », observe Jean-Pierre Finck. Quelques exceptions concernent la canine. Il s’agit le plus souvent de manque de rigueur sur les renvois téléphoniques et, plus rarement, d’un oubli temporaire du respect des obligations.
En pratique équine, la situation est différente. L’une des difficultés rencontrées tient à la disponibilité des vétérinaires. « Chez les ruraux, elle est totale, explique Gilles Hodencq, praticien à Randan (Puy-de-Dôme). Même si certains d’entre nous ne soignent plus beaucoup de vaches, nous avons gardé cette mentalité. Ce n’est pas toujours le cas en agglomération, où les urgences sont parfois traitées uniquement sur rendez-vous et le client mal reçu. Les vétérinaires ruraux, eux, ne conçoivent pas de refuser une césarienne, même un dimanche. » L’activité équine nécessite des compétences et des investissements spécifiques. Selon Gilles Hodencq, les ruraux sont capables de gérer 90 % des urgences en équine : « Je rappelle souvent à mes jeunes confrères que ce qu’ils font sur les vaches, pour le tout-venant, pourra se faire chez les chevaux. Ensuite, ils réfèrent. Mais la crainte d’un procès si l’opération ne se passe pas bien les empêche d’intervenir. » Ce praticien pointe également du doigt l’attitude des propriétaires. « Nous sommes sous pression, non pas de la part de nos propres clients, mais de ceux dont on nous réfère occasionnellement les chevaux. Ces derniers sont parfois de grande valeur et les enjeux financiers sont considérables. » Et de confier : « J’ai même vécu une situation difficile où 2 avocats se trouvaient sur le lieu d’intervention. » À ces circonstances singulières s’ajoute la méconnaissance des clients en matière d’urgences. « Certains pensent qu’un système d’urgence vétérinaire fonctionne comme celui d’un hôpital, avec une veille permanente et une réponse à toute question et à toute heure. Les messages d’accueil sur les répondeurs font heureusement leur office, mais hélas pour nous, pas toujours ! », constate Jean-Pierre Finck.
L’Association clermontoise des urgences vétérinaires (Acuv) couvre un bassin de population de 400 000 habitants. Près de 40 praticiens canins y sont adhérents. « Nous avons mis en place 3 tours de garde parallèles : un pour les jours de la semaine, un autre du samedi (à partir de 14 h) au dimanche soir, et un troisième jusqu’au lundi matin, décrit Ivan Chappuis, praticien à Mozac, dans le Puy-de-Dôme. Les gardes de Noël ou du jour de l’An sont réservées aux nouveaux installés qui n’en feront qu’une tous les 20 ans. Notre structure intervient 6 fois par an en garde de week-end et 36 fois par an en garde de semaine. Divisé par 3 (associés), cela reste raisonnable. Nous ne faisons pas d’actes de convenance, de vaccination, d’identification ou de stérilisation. »
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