L’ivressomètre1 s’impose à tout conducteur, sans extase

Entré en vigueur le 1^er juillet dernier, le décret² relatif à la possession obligatoire d’un éthylotest par le conducteur d’un véhicule terrestre à moteur impose donc de disposer d’un test « non usagé, conforme aux normes » décrites dans le texte. Les éthylotests doivent être dûment homologués, sous la norme NF.

En sont dispensés les conducteurs de véhicules équipés d’un antidémarrage par éthylotest électronique et les motocyclistes dont le véhicule a un moteur de moins de 50 cm³.

Sont donc soumis à cette obligation réglementaire les conducteurs de voitures, de poids lourds et de motos, quads ou autres cyclo-motorisés de plus de 50 cm³. Même les tracteurs sont susceptibles d’être contrôlés. Les agriculteurs ne sont d’ailleurs pas motivés. D’après un sondage mené par La France agricole, en juillet, 72 % n’envisagent pas d’en doter leurs machines.

D’un autre côté, l’obligation s’impose au conducteur et pas au véhicule : un test peut toujours être déplacé d’un véhicule à l’autre en fonction des besoins. À condition, bien entendu, d’avoir réussi à en acheter un, au vu des nombreuses ruptures de stock constatées sur le terrain.

Petit point à ne pas négliger : la conservation

Les éthylotests chimiques sont à conserver dans des conditions de températures comprises entre – 10 °C et 40 °C. Hors de question donc de le laisser dans la voiture en permanence, sous peine d’avoir un résultat dégrisant le jour où l’on en a besoin. Pour les modèles électroniques, il suffit de voir ce qu’il advient d’un banal thermomètre électronique oublié dans la voiture d’un confrère rural pour comprendre que, là aussi, il est préférable de le mettre à l’abri des températures extrêmes ou trop contrastées.

L’application de ce décret a suscité des polémiques avant même sa publication, en raison des suspicions d’entente entre l’état et les fabricants. Pourtant, une telle obligation était déjà prévue dans une loi datant de 1970, il n’y manquait que les décrets d’application.

Les risques pour l’environnement sont d’ores et déjà pointés du doigt, certains composés des éthylotests chimiques étant toxiques ou corrosifs. Hors de question pour le conducteur, aimablement contrôlé ou non, de le jeter après usage ou péremption, dans sa poubelle ou celle du voisin !

• 1 Ivressomètre est le nom québécois de l’alcootest.

• 2 Décret n° 2012-284 du 28/2/2012.