Entre nous
FORUM
Auteur(s) : CAROLE ANDRÉ
Jean-François Gauthier, praticien rural à Ghisonaccia (Corse), membre des commissions ovine et caprine de la SNGTV.
J’attends que l’État reprenne son rôle de maître d’œuvre dans la santé animale, le médicament vétérinaire et la sécurité alimentaire. Il faut indiquer clairement que les vétérinaires conserveront le droit de prescrire et de délivrer des médicaments, comme François Hollande s’y est engagé pendant la campagne électorale. L’État doit intervenir de manière efficace pour réprimer l’affairisme de certains vétérinaires qui aboutit à une surconsommation de substances, posant des problèmes de santé publique et de rentabilité dans les élevages.
Avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, les services vétérinaires de l’État ne sont plus dirigés par des confrères, comme c’est le cas en Haute-Corse et dans de nombreux départements. L’État a abandonné son pouvoir régalien de contrôle et cela nous prépare des lendemains graves. Il doit y avoir un vétérinaire dans chaque département capable de connaître les maladies animales réputées contagieuses et les problèmes de sécurité des aliments.
En outre, il faudrait favoriser la souveraineté alimentaire au niveau régional et encourager réellement une agriculture paysanne de qualité biologique et de proximité.
Philippe Dumont, conseil en élevage à Montmorillon (Vienne).
Les campagnes françaises souffrent terriblement en ce moment et l’agriculture est en train de mourir à petit feu. Je suis issu du monde rural et je vois tout ce qui est demandé aux agriculteurs en termes de réglementation. J’ai envie de dire aux dirigeants : laissez travailler les gens et fichez-leur la paix. Je n’attends rien du nouveau ministre, même si j’aimerais qu’il y ait moins de paperasse et de contraintes réglementaires pour les agriculteurs. Les hommes politiques ne comprennent pas la vie de la campagne. On lâche des loups dans le Mercantour, on ne nourrit plus les vautours et, au final, ce sont les éleveurs d’ovins qui trinquent. La traçabilité des bêtes est beaucoup plus contraignante en France que dans d’autres pays européens comme l’Espagne, par exemple, avec toujours plus d’obligations et de documents à remplir.
Pour les poules, c’est la même chose. Si le prix des œufs augmente en raison des contraintes d’élevage, les acheteurs les feront venir du Brésil, tout simplement. Au final, ce sera toujours au détriment de l’agriculteur français. C’est pour cela que j’ai envie de dire au ministre de nous oublier et de nous laisser faire notre métier dans nos campagnes.
Christian Lemaire, vétérinaire libéral à Montivilliers et au Havre, président de l’association DDS (Défense directive “services”).
Je milite avec d’autres confrères pour que la France applique la directive “services”, instituée par l’Union européenne. Il faudrait que le nouveau gouvernement s’engage à respecter ce texte adopté en 2009 par le Conseil et le Parlement européens, et que d’autres pays ont commencé à mettre en œuvre. Pour le moment, il n’y a eu aucun signe du ministre dans ce sens. Pour nous, cette directive donne de nouveaux droits aux vétérinaires, comme la liberté d’installation ou celle de faire de la publicité. Or, pour le moment, sa mise en place n’est pas effective en France, ce qui prive les confrères de droits importants. Cela rétrécit également le choix des consommateurs qui n’ont pas toujours accès à une information sur les services proposés par les vétérinaires.
Par ailleurs, nous considérons que certaines dispositions prévues dans le décret de juillet 2010, qui modifie le Code de déontologie, ne sont pas conformes à la directive “services”. C’est le cas de la fonction de vétérinaire administrateur de domicile professionnel d’exercice (DPE). La France doit désormais respecter le droit européen, comme le précise la Commission dans son rapport de mise en œuvre du 8 juin 2012. Nous attendons des propositions du ministre dans ce sens.
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