Une vétérinaire invitée aux journées d’été du Medef

Sur le thème « Trop ou pas assez de mots », le débat organisé le 30 août dernier sur le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines), a regroupé des personnalités aux profils variés (journalistes, écrivain, théologien, spécialiste en communication politique, avocat et vétérinaire). Ce tour de table sur la place des mots dans notre société était animé par Brice Couturier, journaliste à France Culture.

Face à des spécialistes des mots, la présence de notre consœur s’est trouvée pleinement justifiée. Le fil rouge choisi pour les journées d’été du Medef était « intégrer », défini plus tôt dans la journée par sa présidente, Laurence Parisot : « Intégrer, c’est accueillir, respecter la différence. » Or, une bonne partie du credo d’Isabelle Vieira promeut l’idée qu’« éduquer un chien, c’est l’intégrer au sein d’une famille ». Parallèle qui, lors d’une consultation, a séduit l’une des collaboratrices de la présidente du Medef.

La communication non verbale, un remède à la langue de bois

Les dernières élections présidentielles sont encore fraîches dans les mémoires, et la langue de bois des hommes politiques a été l’un des principaux thèmes abordés durant le débat. Les mots ont la signification qui leur est donnée par chaque société. Choix d’expressions phares, contrôle de la communication des différents membres d’un même parti, autant de manipulations du sens des mots qui n’ont pas cours dans la communication entre l’homme et le chien, puisque le mot en lui-même n’a pas de sens. Il se réduit à un signal sonore simple, comme l’a rappelé Isabelle Vieira, avant de donner un exemple : « Il est tout à fait possible d’apprendre à un chien à s’asseoir quand on prononce le mot “debout”. »

Provoquant quelques rires approbateurs dans l’assistance par son franc-parler, Isabelle Vieira a conclu le débat sur une anecdote, un paradoxe sur le poids des mots bien connu des praticiens, un peu moins du grand public : « Une dame laisse ses enfants jouer avec un chien en promenade. Elle demande la race au propriétaire, qui répond “un american staffordshire terrier”. Elle ne réagit pas, jusqu’à ce qu’il lui précise qu’on dit parfois “un pitbull”. Elle ramasse alors ses enfants et prend ses jambes à son cou. » Le chien était pourtant le même.