Mieux rémunérer nos collaborateurs tout en développant les richesses humaines, éthiques et scientifiques

Tant mieux, les choses bougent ! Il est normal qu’il y ait une prise en compte des salariés non vétérinaires (ici, les auxiliaires spécialisés vétérinaires [ASV]) dans nos “petites entreprises” pour mieux encadrer leur profession, les représenter socialement et humainement, éviter tous les abus possibles d’exploitation et organiser au mieux leur activité : qualité du travail, prévention des risques, rémunération, prises de parole, formations, etc. La représentation de la profession d’ASV n’est plus à prouver, avec une presse qui lui est dédiée et qui parle d’elle.

Il est évident aussi que les vétérinaires – qui créent et font tourner l’entreprise – ont besoin de collaborateurs motivés, compétents, créatifs et productifs, s’ils veulent continuer à développer leur projet, année après année. Ce sont des salariés précieux (et pas seulement de formation vétérinaire), des partenaires libéraux, des alter ego associés au projet, ou à qui nous vendons des parts de notre clientèle et de notre savoir-faire.

La motivation des divers collaborateurs (vétérinaires ou non) de la clinique (le fameux commitment des Anglo-Saxons) passe non seulement par une légitimation financière, mais aussi par la reconnaissance de nouvelles compétences, la discussion, le partage et la codéfinition d’un projet autour de l’animal, conçu au départ par le manager de l’entreprise.

La question est de savoir si nous cherchons seulement des collaborateurs dans un monde limité de vétérinaires éclairés, ou bien si nous souhaitons repérer, donner et reconnaître aussi des compétences à un public plus large, qui va ou peut se révéler très porteur de notre projet.

Certes, il convient de mieux rémunérer nos collaborateurs, mais aussi de créer, de cultiver, de développer des richesses humaines, morales, techniques, éthiques et scientifiques au sein de notre métier : l’animal et les soins qui lui sont dédiés.

Qui aurait prédit voilà 30 ans qu’on s’occuperait aujourd’hui avec autant d’attention des chats, des chiens, des chevaux, des lapins, des serpents, de la faune sauvage, du bien-être animal en général ?

À nous d’en faire une aventure humaine, individuelle ou collective, qui ne finisse pas seulement dans la cupidité, l’égoïsme, la compétition, la dépression, la haine, la solitude, la violence, ou qui n’engendre pas un sentiment si fort de l’échec de nos rêves que seule une vague rose barbiturique saurait apaiser. Il y a encore bien trop d’avis de décès dans ce registre-là ces jours derniers.

Il faut continuer à partager nos connaissances avec beaucoup d’autres, à cultiver cette passion du métier de vétérinaire transmise par nos grands prédécesseurs et à la transmettre, que ce soit auprès des vétérinaires, des jeunes, des ASV, des clients et de leurs animaux, ruraux comme urbains. Et partager aussi les ressources, les richesses et les revenus qui en découlent. Pas si simple.

Les revenus sont évidemment l’une des clés de la réussite de nos entreprises, mais la motivation et la bonne ambiance également. S’y ajoute la grille d’un travail “aéré” à l’échelle humaine, avec des temps de parole, d’écoute et de réflexion collective, d’une recherche de développement commune. Un grand nombre de chantiers collectifs sont déjà ouverts dans nos cliniques, tels que la conduite accompagnée vétérinaire, l’école du chiot, le comportement, les relations équitables à mettre en œuvre et à développer entre NAC et faune sauvage, les relations à l’animal et aux territoires d’élevage variés.