Un classique de l’animation à revoir

Il fallait la fantaisie de George Orwell (l’inventeur de Big Brother) pour imaginer des animaux de rente prendre un jour la direction d’une ferme et devenir les propres artisans de leur bien-être. À travers ce motif, The Animal Farm, écrit en 1944, visait une satire des dérives du régime communiste stalinien et, au-delà, du totalitarisme.

Après avoir chassé le cruel fermier qui les maltraitait, les animaux de la ferme du Manoir s’organisent et autoproclament leur égalité. Mais, rapidement, les hiérarchies réapparaissent. Les porcs prennent le pouvoir et les règles édictées sont détournées : « Tous les animaux sont égaux… mais certains sont plus égaux que d’autres. »

Après la mort d’Orwell en 1950, le roman est adapté pour le cinéma par les animateurs britanniques Halas et Batchelor. À une époque où les productions Disney envahissent les écrans pour la joie des enfants, cette fable animalière en prend le contre-pied et se destine à un public adulte. Une première. En technicolor, d’une beauté sombre, aussi féroce que le livre, mais adouci par une fin plus ouverte, le film sort en 1954 aux États-Unis et au Royaume-Uni avec un succès immédiat. Jugé anticommuniste par la France, il faudra attendre les années 90 pour qu’il y soit projeté.

À partir du 19 septembre, Malavida¹ (qui l’édite en DVD depuis 2005) ressort en salles une version restaurée. Désormais accessible à tous, La Ferme des animaux constitue l’une des rares œuvres d’animation à sensibiliser le jeune public aux enjeux de la citoyenneté, sans mièvrerie.

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