Dossier
Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU
L’euthanasie d’un animal, a fortiori de compagnie, ne se conçoit pas comme une consultation ordinaire. Affaire de sensibilité, d’expérience, de contact avec le client, près d’un millier de confrères et de consœurs ont participé à notre enquête sur cet acte bien particulier.
En général, c’est toujours après une euthanasie qu’on reçoit des chocolats, jamais parce qu’on a bien soigné un animal. Allez comprendre ! » Bonne illustration du paradoxe constitué par l’acte d’euthanasie : offrir une belle mort est une situation qui valorise considérablement les vétérinaires. Lorsque leurs clients en parlent, c’est pour souligner l’empathie du praticien et de son équipe, leur humanité, leur gentillesse, leur disponibilité, mais aussi et surtout la douceur avec laquelle l’acte est réalisé (voir graphique 1). Les reproches et les litiges sont rares, réservés à des situations vécues difficilement par les propriétaires ou liés à des explications insuffisantes ou mal comprises : « La voie intracardiaque et les difficultés pour trouver une bonne veine sont mal vécues », « la façon dont on dispose l’animal sur la table compte, mieux vaut éviter de le porter la tête branlante », « les trémulations neuromusculaires post-mortem, les spasmes agoniques, le fait que l’animal ne ferme pas les yeux lorsqu’il est anesthésié ou mort » sont autant de sources d’incompréhension pour les maîtres. Du point de vue des confrères, « certaines personnes restent dignes, d’autres font des scènes incroyables ». « Le problème est qu’il n’est pas toujours évident de poser un cathéter à un chat difficile ou à un chien agressif, surtout quand le propriétaire exige d’être présent. Dans ce cas, je réalise une injection intramusculaire et propose au client de rester jusqu’à l’endormissement de l’animal, mais c’est parfois long, surtout quand il reste auprès de son animal à lui parler et à le stimuler », souligne l’un d’eux.
Avec une répartition annuelle (voir graphique 2) variable pour 44,3 % des répondants, ou à peu près régulière (41,9 %) selon les clientèles, l’euthanasie est une constante de la pratique canine. Un praticien sur deux y a recours entre 5 et 10 fois par mois, soit au moins 1 ou 2 fois par semaine (voir graphique 3), et 2,5 % quasiment tous les jours ! Fait intéressant, la différence entre les hommes et les femmes est significative, pour ceux qui euthanasient peu (moins de 5 fois par mois) comme pour ceux qui euthanasient beaucoup (plus de 10 fois, voir graphique 5). Cela semble montrer que les hommes euthanasient un peu plus que les femmes : plus grande facilité masculine à jouer de la vitamine T ou simple conséquence d’une durée du travail inférieure (temps partiel) des...
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