La Chine investit dans le lait français

Dans le cadre d’un partenariat conclu avec le groupement laitier français Sodiaal, le producteur chinois de produits infantiles Synutra a décidé d’investir 90 millions d’euros pour construire 2 tours de séchage de lait et de lactosérum à Carhaix (Finistère) pour le compte de la Chine.

Pour sa part, Sodiaal (connu pour ses marques Candia, Régilait ou encore Yoplait) va allouer 10 millions, via sa filiale spécialisée Eurosérum, pour les équipements de déminéralisation du lactosérum, une opération préalable à son incorporation dans les laits infantiles.

Le futur site devrait traiter annuellement 280 millions de litres de lait et 30 000 tonnes de lactosérum pour Synutra, a précisé Jacques Caillaud, le porte-parole de Sodiaal, à l’Agence France Presse. Il emploiera une centaine de personnes dont, en priorité, les salariés de l’actuelle usine de poudre de lait à Carhaix d’Entremont, filiale de Sodiaal, qui doit fermer début 2015.

Sécuriser l’approvisionnement

« Afin de répondre aux besoins toujours plus importants du marché chinois, Synutra, 3^e fabricant de produits infantiles en Chine, a voulu sécuriser ses sources d’approvisionnement en matières premières », explique Sodiaal, 1^er groupe laitier coopératif de France, dans un communiqué du 18 septembre dernier. On se souvient en effet du scandale du lait contaminé à la mélamine qui avait éclaté en Chine en 2008. Cette substance, destinée aux colles, résines et engrais, avait été incorporée frauduleusement au lait pour lui donner une apparence plus riche. 300 000 bébés chinois sont tombés malades et une dizaine d’autres en sont morts. La Chine mise donc sur la traçabilité de la filière lait française, très loin d’être égalée sur son territoire.

Pour Sodiaal, cet accord passé avec Synutra constitue également une manière de sécuriser ses débouchés, en prévision de la suppression des quotas laitiers prévue en 2015.