Le dogue du Tibet à l’honneur

Parmi les 5 races de chiens tibétains¹, le dogue ou mastiff du Tibet est l’unique molossoïde. Chien de travail traditionnel des bergers nomades des plateaux himalayens, il assurait aussi la garde des monastères. Introduit en France en 1978, il serait pourtant connu depuis l’Antiquité : Aristote en a fait une brève description et il est donné comme l’ancêtre des chiens utilisés par les légions romaines et disséminés à travers l’Europe. Sa grande taille, son épaisse crinière, sa singulière endurance, ainsi que son tempérament – aussi indépendant et méfiant que fidèle et protecteur – inspirent le premier film d’animation sino-japonais.

Destiné au jeune public, Le Chien du Tibet raconte l’histoire d’un enfant qui, à la mort de sa mère, quitte la ville pour rejoindre son père, médecin tibétain des hauts plateaux. S’initiant à sa nouvelle vie austère, le garçon gagne la confiance d’un chien au pelage blond, comme lui étranger à la meute. Mais dans ce désert d’herbe et de roc un danger rôde…

L’animation, très japonaise dans sa forme, exalte un peu trop l’action et les combats en sublimant la force et la pugnacité du dogue. Elle dresse en revanche un beau portrait dépouillé du Tibet des années 50 (avant l’occupation chinoise) dont le grand chien, finalement, symbolise l’indépendance et la résistance. La contribution de la Chine à ce film ne laisse pas d’étonner.

Le Chien du Tibet, de Masayuki Kojima. 5 nominations au Festival international du film d’animation d’Annecy 2011. En salles depuis le 26 septembre.

• 1 Les 4 autres sont le lhassa apso, le terrier tibétain, l’épagneul tibétain et le shih tzu.