La douloureuse question du choix des antibiotiques posée en Rhône-Alpes - La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1510 du 05/10/2012

Journée technique à Lyon

Actu

SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU

« Comment je choisis mes traitements antibiotiques ? », vaste question soulevée à VetAgro Sup lors des rencontres entre le GTV Rhône-Alpes, les praticiens et les enseignants et étudiants lyonnais.

Le thème choisi pour la 22e rencontre entre le Groupement technique vétérinaire Rhône-Alpes et VetAgro Sup était particulièrement d’actualité. Comment en effet choisir un antibiotique, en l’utilisant au mieux sans l’utiliser trop, tout en respectant la réglementation, mais quand même en soignant les animaux malades ? Vaste question !

Un choix réduit du rucher à la basse-cour en passant par l’écurie

S’il est bon de tenir compte des facteurs pharmacodynamiques, physico-chimiques, fort à propos rappelés par Caroline Prouillac (VetAgro Sup), il convient aussi de respecter les contraintes propres à chaque filière animale. Ne jamais vendre de tétracycline pour traiter la loque des abeilles, par exemple. Pierre-David Gras (praticien à Chabeuil, Drôme) l’a bien précisé : non seulement c’est hors-la-loi (la cascade ne peut s’appliquer dans ce cas), mais en plus cela serait inutile pour se débarrasser des spores. Il est préférable de changer l’essaim de ruche, voire de détruire les ruchers trop faibles.

La poule pondeuse de basse-cour est particulièrement mal lotie : en plus du manque de molécules autorisées en production d’œufs, se pose la question du conditionnement pour des effectifs réduits.

Du côté des équidés, c’est un peu comme pour la volaille : peu de produits possèdent une autorisation de mise sur le marché (AMM). Un écueil de taille face à certaines maladies difficiles à traiter, comme la rhodococcose équine, pour laquelle l’azithromycine, fort moyennement réglementaire, peut constituer le seul recours.

Davantage d’options pour les ruminants

Pour le traitement des mammites, un peu de patience : le référentiel 2012 des GTV est presque finalisé. Les confrères y trouveront le moyen d’utiliser moins de traitements, moins de molécules à large spectre, avec un recours plus fréquent à la voie locale et aux obturateurs.

La méthode proposée par Bertrand Guin (La Clayette, Saône-et-Loire) pour traiter la diarrhée des jeunes veaux repose avant tout sur une autre façon d’appréhender la thérapeutique. Un bon examen clinique, suivi par la correction de la déshydratation et de l’équilibre acido-basique, lui permet déjà de traiter près de 80 % des veaux. Il réserve ainsi l’emploi d’antibactériens à quelques cas bien précis : animal très jeune, cas avéré de salmonellose (après un antibiogramme) ou gastro-entérite paralysante. Notre confrère insiste sur l’importance du nursing des veaux déshydratés, et il n’hésite pas à les hospitaliser, ce qui augmente leurs chances de survie. À méditer.

Quelques points de désaccord subsistent entre les microbiologistes et les praticiens autour de l’antibiogramme. Les premiers soulignent l’importance de les pratiquer dans les règles de l’art pour obtenir des résultats fiables en toute sécurité, les seconds ont besoin de réponses rapides pour traiter le plus précocement possible.

Véronique Guérin-Faublée (VetAgro Sup) en a profité pour rappeler que les bactéries responsables d’infection chez l’animal sont de niveau 2 de risque biologique. L’exercice de la biologie vétérinaire n’est pas réglementé, les praticiens peuvent faire des antibiogrammes ou des cultures de bactéries eux-mêmes, mais les laboratoires biologiques sont soumis à des règles strictes qui ne sont pas appliquées dans les cabinets vétérinaires, et disposent d’une meilleure technicité pour garantir la fiabilité des résultats, notamment pour l’identification des souches.

Débat autour du biologique

Autre point de discussion : la détermination des délais d’attente en agriculture biologique, et plus généralement le degré de protection sanitaire qui y est appliqué. Sous prétexte d’agriculture naturelle, les produits de synthèse y sont, non pas prohibés, mais seulement tolérés (3 par an par animal adulte, hors vaccins et antiparasitaires). Les praticiens présents à Lyon ont exprimé leur crainte de voir revenir en force les remèdes de grand-mère et le charlatanisme thérapeutique. Le recours aux probiotiques est autorisé dans la mesure où, leur effet étant difficile à mettre en évidence, ils demeurent dans la catégorie des additifs et non dans celle des médicaments. Marie-Anne Arcangioli (VetAgro Sup) a toutefois précisé que leur action est d’autant plus nette que l’animal est dans un état grave.

Les délais d’attente sont toujours source de discussion : en agriculture biologique, ils doivent être le double de ceux préconisés dans les RCP des médicaments, ou de 48 heures quand il n’y en a pas. Et quand le délai existe et qu’il est nul, que fait-on ? La question reste posée.

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