L’indépendance des scientifiques reste à prouver…

Mais qui faut-il croire dans la communauté scientifique ? Le tohu-bohu engendré par l’étude du biologiste Gilles-Éric Séralini sur le maïs transgénique permet de (re)poser la question. Et de resituer le débat. « Les scientifiques qui s’en prennent à l’étude de Séralini sur le maïs OGM sont d’une indépendance qui gagne à être connue », écrit Le Canard enchaîné. Dans son article intitulé « Maïs OGM, une belle paire d’experts », les scientifiques qui ont vivement critiqué l’étude sont, à leur tour, pointés du doigt.

Parmi eux, Marc Fellous « sort d’un procès contre Séralini qu’il a perdu » pour l’avoir traité « de marchand de peur », et est aussi « cofondateur de l’Association française des biotechnologies végétales » dont certains membres « ont des liens directs avec les marchands d’OGM ». Il y a aussi Gérard Pascal, « membre éminent de la commission du génie biomoléculaire… qui a donné en 2004 un avis favorable à la culture expérimentale du maïs OGM NK63 ausculté par Séralini ». Et la « compilation de ses travaux pour l’industrie agro-alimentaire ne tiendrait pas sur une carte de visite grand format » ! Enfin, Louis-Marie Houdebine, directeur de recherche à l’Inra, « est cofondateur de Bioprotein Technologies, spécialisé dans les OGM animaux ».

Depuis, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a jugé insuffisants les travaux publiés par le chercheur français sur la toxicité du maïs OGM Monsanto. Gilles-Éric Séralini est appelé à coopérer avec l’instance pour prouver que sa consommation engendre bien un risque accru de tumeurs. Quant à l’Agence nationale de sécurité sanitaire, elle devrait donner son avis d’ici à fin octobre. À suivre, donc !

• Source : Le Canard enchaîné, édition du 3/10/2012.