Formation
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : BERTRAND VÉDRINE*, CAROLINE DELABRE**
Fonctions :
*DV, CES de traumatologie ostéo-articulaire et orthopédie animales, praticien à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire).
**DV, CES de traumatologie ostéo-articulaire et orthopédie animales, praticienne à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)
Les fractures du fémur sont les plus fréquentes chez les carnivores domestiques (20 à 25 % des fractures). Un traitement chirurgical avec une fixation interne est requis dans la majorité des cas. Une contention externe est, en effet, très compliquée à mettre en place, compte tenu de la proximité de la hanche qu’il est difficile d’immobiliser et des masses musculaires importantes de la cuisse. Les fixateurs externes peuvent être employés, mais la proximité du ventre rend impossible la pose d’un montage trans-fixant. De plus, les contractions des muscles de la cuisse s’accompagnent généralement d’inconfort, voire de douleur, pour l’animal porteur d’un appareillage externe.
Le cartilage de croissance de la tête fémorale est une zone fréquente de fracture chez l’animal en croissance. La réduction anatomique de la fracture par 2 broches parallèles, insérées depuis la zone sous-trochantérienne, est la technique de choix. Il est difficile mais essentiel de conserver la vascularisation de la tête et du col fémoral pour prévenir une nécrose aseptique de la tête fémorale en phase postopératoire (voir photos 1 et 2). Chez l’adulte, il est possible d’associer 2 broches, ou 1 broche et 1 vis de traction. Cependant, ce type de fracture fait souvent l’objet d’une résection de la tête fémorale, qui donne généralement d’excellents résultats, surtout chez les animaux de faible poids.
Il s’agit fréquemment d’une avulsion du grand trochanter par contraction des muscles fessiers. Le haubanage est la méthode de choix pour lutter contre les forces d’arrachement.
Le fémur du chat est rectiligne avec une cavité médullaire de diamètre constant. Son os se prête fort bien aux techniques d’enclouage centro-médullaire. Les plaques ne nécessitent pas de modelage complexe, à l’exception de celles qui doivent remonter proximalement sur le grand trochanter.
Chez le chien, les variations de morphologie sont plus importantes. La présence d’un isthme réduit le diamètre médullaire en région sous-trochantérienne, ce qui limite le diamètre des clous centro-médullaires. Certaines races présentent également une incurvation antéro-postérieure du fémur distal, notamment les chiens chondrodystrophiques (le bouledogue français, par exemple). Cela rend délicate la pose d’une plaque droite pour gérer une fracture très distale. Il est alors possible d’utiliser une plaque pour reconstruction à modeler en 3 dimensions, ou des plaques spécialement conçues pour être appliquées sur les condyles fémoraux (voir photos 3 et 4).
Différents moyens de fixation interne sont possibles. Les fractures obliques longues ou spiroïdes peuvent être traitées par un enclouage centro-médullaire associé à des cerclages ou à des vis de traction (voir photos 5 à 8). Le diamètre du clou est choisi pour assurer un maximum de friction à l’intérieur de la médulla osseuse. Le diamètre d’un clou utilisé seul doit être le plus important possible. Chez le chien, le diamètre de la médulla au niveau de l’isthme sous-trochantérique limite celui des clous utilisés.
La stabilisation par plaque répond à la majorité des cas, tels qu’une reconstruction anatomique lors d’une fracture réductible (voir photos 9 à 12) ou un pontage lors d’une fracture comminutive. La plaque est appliquée sur la face latérale du fémur, qui correspond à la face de tension de l’os. L’association clou-plaque est intéressante pour augmenter la rigidité du montage lors de fractures comminutives (voir photos 13 à 16).
Les clous verrouillés sont également utilisables, à condition que la fracture ne soit pas trop proche des verrouillages.
Les fractures intéressant le cartilage de croissance distal du fémur sont fréquentes chez les jeunes animaux. En général, elles n’affectent pas la surface articulaire. La stabilisation par broches est la technique de choix. Plusieurs options sont envisageables : des broches parallèles, en Rush pin, en croix (voir photos 17 et 18).
Les fractures articulaires, plus rares, requièrent une réduction anatomique au niveau de la surface articulaire, généralement par vis de traction.
Retrouvez les références bibliographiques de cet article dans les compléments de La Semaine Vétérinaire sur WK-Vet.fr, http://www.wk-vet.fr/mybdd/? visu=164&article=164_4021
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