Les vecteurs se dévoilent à Montpellier

Site emblématique pour les entomologistes européens pour avoir accueilli la conférence fondatrice de l’European Society of Vector Ecology (E-Sove) en 1986, Montpellier est aussi la région qui compte la plus grande communauté européenne de chercheurs et d’ingénieurs dont le domaine d’activité concerne les vecteurs et autres arthropodes susceptibles de générer des nuisances pour l’homme.

6 thématiques étaient proposées : statut des vecteurs (taxonomie, systématique), leur comportement, les inter­actions entre les vecteurs et leurs hôtes, l’éco-épidémiologie des maladies vectorielles, la lutte antivectorielle et son impact sur l’environnement.

Améliorer constamment les connaissances

L’identification des espèces, longtemps réservée aux seuls spécialistes (examen minutieux des ailes), s’améliore grâce aux techniques moléculaires. Par exemple, le barcoding permet de déterminer un barcode (ou code-barre) spécifique d’une espèce à partir de l’ADN du génome mitochondrial codant pour la première sous-unité de la cytochrome oxydase (gène CO1). Actuellement, 93 % des espèces d’anophèles qui existent dans le monde sont ainsi répertoriées.

Une meilleure connaissance des vecteurs permet également d’envisager des méthodes de lutte de plus en plus efficaces, comme en témoignent les recherches menées actuellement sur le contrôle des moustiques : utilisation de mâles stériles pour réduire les populations, individus génétiquement modifiés par inclusion de gènes létaux (pour provoquer leur mort lorsqu’ils deviennent porteurs de virus pathogènes), utilisation de parasites naturels, etc. Ces mesures font l’objet d’études d’impact sur la bio­diversité des zones soumises à un traitement anti­vectoriel.

La Commission européenne affecte un niveau à chaque État membre selon 3 critères : la présence de maladies, de leurs vecteurs et de leurs agents pathogènes. Les niveaux vont de 1 (lorsque les 3 sont présents) à 5 (ni vecteur ni pathogène ne sont présents et il n’y a jamais eu de cas cliniques). Par exemple, l’Italie et la France sont classées 1 pour le Chikungunya.