Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/CAPRINS
Auteur(s) : Lorenza Richard
Un système de valorisation des bilans sanitaires d’élevage (BSE) caprins a été développé par l’Anses-laboratoire de Niort, en collaboration avec le Groupement technique vétérinaire des Deux-Sèvres (GTV 79), afin d’identifier les dominantes pathologiques de la filière caprine et de suivre leur évolution. Les vétérinaires de la région ont participé à ce dispositif en renseignant un formulaire qui décrit les dominantes pathologiques identifiées lors des BSE. Les données issues de 188 élevages du bassin Centre-Ouest (dont 63 % avec plus de 250 chèvres) ont ainsi été recueillies. Cela représente plus de 15 % des troupeaux dans les Deux-Sèvres.
Nicolas Ehrhardt, animateur de l’Observatoire des maladies caprines de la région Poitou-Charentes (l’Omacap, créé en 2010), a présenté les résultats lors des journées 2012 de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) à Nantes. Il a insisté sur l’importance de la mobilisation des praticiens en tant que maillons de la surveillance des maladies caprines.
En effet, lors des BSE, le vétérinaire collecte des informations sur les affections dominantes. D’après les données fournies par le carnet sanitaire de l’éleveur, qui assure le suivi des manifestations cliniques observées dans son troupeau au cours de l’année qui précède le bilan, le praticien détermine si une maladie a eu un impact important sur la santé et/ou la production des animaux. Étiologie, morbidité, létalité et tranche d’âge concernée sont alors notées pour chacune des affections. « S’il n’y a pas eu de problème, il est intéressant de le mentionner aussi », a précisé Nicolas Ehrhardt. Les causes notifiées par les vétérinaires n’étant souvent que suspectées, l’Omacap complète les résultats des BSE par ceux des laboratoires de diagnostic et par des enquêtes ciblées.
Le temps nécessaire pour remplir le questionnaire distribué est estimé à moins de 5 minutes, grâce à des codes désignant le syndrome, le symptôme dominant et la cause. Un vade-mecum répond aux questions du praticien en cas de besoin. Les vétérinaires participants auraient trouvé ce dispositif simple d’utilisation et efficace pour comparer la situation sanitaire des élevages entre eux et d’une année sur l’autre.
D’autre part, le praticien peut participer à la surveillance des émergences en déclarant des événements sanitaires inhabituels ou anormaux.
Un travail est en cours avec la commission caprine de la SNGTV pour adapter le questionnaire au niveau national, afin d’inclure des maladies et des systèmes d’élevage non représentés dans la région Poitou-Charentes. Un procédé d’enregistrement et de restitution automatisé via Internet est également à l’étude.
L’Omacap souhaitant sensibiliser les vétérinaires à ce projet, la mobilisation des confrères est attendue1.
> N. Ehrhardt, P. Mercier, C. Baudry et coll. « Omacap, Observatoire des maladies caprines de la région Poitou-Charentes : vers une valorisation des bilans sanitaires », proceedings JNGTV. 2012:259-266.
> Chevreaux en phase d’allaitement : diarrhée aiguë (44 % d’élevages concernés, cause la plus fréquemment suspectée : colibacillose), suivie des troubles respiratoires (15 %, pasteurellose) et des boiteries aiguës (13 %, mycoplasmose).
> Jeunes en postsevrage : maladies respiratoires (33 %, pasteurellose), suivies des diarrhées chroniques et des retards de croissance (22 %, coccidiose).
> Adultes : affections mammaires (43 %, staphylocoques), suivies des troubles d’origine alimentaire (27 %, toxémie de gestation), d’amaigrissement (24 %, paratuberculose), puis des boiteries chroniques (10 %, arthrite-encéphalite virale caprine) et des avortements (7 %, fièvre Q).
Toutefois, quelques affections peuvent être sous-estimées malgré leur impact sur le troupeau, car le vétérinaire ne cite pas toujours celles pour lesquelles aucun protocole de soins n’est proposé, comme dans certains cas de dystocie, d’infertilité ou d’arthrite-encéphalite virale caprine. Les données concernant ces 3 affections et l’importance de la coccidiose varient ainsi beaucoup d’un praticien à l’autre, contrairement aux autres résultats, qui sont très proches.
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