Histoire de réciprocité

Au cours des journées qui se suivent et parfois se ressemblent autour du thème de l’antibiorésistance, le passage de résistances de l’animal à l’homme est un sujet récurrent. L’animal est souvent mis en cause, comme réservoir de bactéries résistantes et d’agents pathogènes pour l’homme, et par ricochet les vétérinaires, les éleveurs, les propriétaires sont pointés d’un doigt accusateur dès qu’il y a maladie humaine ou, pire, décès.

Plus difficile à faire admettre est le lien entre les staphylocoques répandus dans les communautés humaines et qui vont infecter les meilleurs amis de l’homme. Pourtant, les chiens et les chats vivent en lien de plus en plus étroit avec leur maître. Les voilà exposés aux mêmes agents pathogènes. Et réciproquement. Si les soigneurs sont porteurs de germes généralement présents chez le porc, c’est bien en raison d’une banale histoire de proximité. Trop d’intimité tue les intimes, d’une certaine façon.

Tout cela pour arriver à une conclusion évidente : il est actuellement impossible de déterminer avec précision qui, de l’homme ou de l’animal, concourt le plus au développement de résistances. Ce qui est certain, c’est que côté animal, les professionnels font leur possible et obtiennent des résultats en termes de réduction de la consommation d’antibiotiques, voire commencent à faire tomber la pression de sélection. Côté médecine humaine, en revanche, c’est loin d’être gagné…