Dans quelle activité démarrent les jeunes docteurs - La Semaine Vétérinaire n° 1518 du 30/11/2012
La Semaine Vétérinaire n° 1518 du 30/11/2012

Entreprise

Auteur(s) : Isabelle Diquéro

Le taux d’insertion des jeunes diplômés vétérinaires est élevé, mais leur répartition par activités est déséquilibrée… au profit des cliniques d’animaux de compagnie.

Que font les jeunes vétérinaires, une fois docteurs ? Malgré la crise, leur taux d’insertion dans le monde du travail reste fort. Pas de quoi jalouser les ingénieurs des grandes écoles. Même si certains déséquilibres existent : le temps partiel dans certaines activités et l’exercice libéral peu investi. C’est le résultat de l’enquête d’insertion menée depuis deux ans par les 18 écoles publiques et privées de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et paysager (ESAVP). Celle-ci s’intéresse pour la première fois aux docteurs vétérinaires, depuis la réforme du cursus de leur formation. L’échantillon sondé regroupe deux promotions (2011 et 2010) d’ingénieurs, de paysagistes et de vétérinaires. Plus de la moitié des diplômés des écoles vétérinaires (promotion 2010 seulement) ont répondu à l’enquête. Près de neufdocteurs sur dix sont en activité au 1er février 2012.

LES PREMIERS EMPLOIS MIEUX DÉCRYPTÉS

« Nous disposons enfin de résultats qui sont plus proches des spécificités de la formation vétérinaire, explique Pierre Sans, enseignant et chercheur à l’école de Toulouse. Les premières enquêtes n’étaient pas adaptées en termes de nomenclature d’exercice. On estimait ainsi qu’un vétérinaire en thèse était en poursuite d’études. Pour cette enquête, ce sont tous les étudiants ayant soutenu leur thèse tout au long de l’année 2010 qui ont été interrogés. Ces résultats sont d’autant plus intéressants que, compte tenu de la révision de cette notion de promotion, le taux de réponse est élevé par rapport aux vagues précédentes ». La refonte du questionnaire devrait se poursuivre, afin de connaître encore mieux l’état des lieux de la profession au sortir des études. L’image de celle-ci n’est, de toute façon, que temporaire. « Une première insertion ne préjuge pas du type d’emploi que le jeune diplômé occupera deux ans après, ni des secteurs dans lesquels il exercera, insiste Pierre Sans. La mobilité est forte dans la profession et l’installation n’est souvent effective qu’après cinq à six ans d’exercice professionnel. »

LE TAUX NET D’EMPLOI ÉLEVÉ

Pour autant, l’enquête pointe le taux net d’emploi des praticiens qui s’élève à 97 % (contre 89,8 % pour les ingénieurs ESA en 2010). À plus grande échelle, les jeunes vétérinaires (avec le monde médical et pharmacien) se trouvent en troisième position dans le palmarès du taux le plus élevé d’insertion, après les ingénieurs informatiques et télécoms (en première position) et les ingénieurs généralistes, selon l’Agence pour l’emploi des cadres (Apec).

« Cette enquête est rassurante par son taux net d’emploi, constate Pierre Sans, même si les chiffres du temps partiel apportent un bémol à cette situation. » Si les étudiants vétérinaires bénéficient d’un taux supérieur de 12 points à celui de l’ensemble des diplômés des grandes écoles, ils n’exercent pas toujours dans les conditions souhaitées. Ainsi, près des trois quarts des salariés à temps partiel n’ont pas choisi cette situation. « Un fait sans doute lié à la saturation de certaines zones d’exercice et de certaines activités comme la canine, explique-t-il. Des raisons auxquelles il faut ajouter les choix personnels des étudiants qui, en post-thèse, préfèrent souvent exercer dans les environs de leur école d’origine. » Plus des trois quarts s’insèrent dans des établissements de moins de dix salariés (dont 14,9 % en Île-de-France, 79,1 % en région et 2,8 % dans les DOM-TOM).

LES NAC EN POLE POSITION

Canine et structure mixte dominent. Plus de quatre docteurs vétérinaires sondés sur dix (en activité professionnelle) exercent dans des cabinets ou des cliniques d’animaux de compagnie ou des structures mixtes. Cela concerne majoritairement les femmes. Alors qu’un jeune vétérinaire sur dix seulement soigne les animaux de production. Cette fonction est occupée le plus souvent par des hommes. Enfin, moins d’un praticien sur dix est spécialisé en médecine équine. Un domaine majoritairement investi par les praticiennes. À noter également qu’un jeune vétérinaire sur vingt exerce d’autres fonctions (soins des animaux sauvages, consultant, enseignant, etc.). Et ce, dans des secteurs variés tels que l’industrie pharmaceutique, l’administration, les écoles et la recherche.

L’ACTIVITÉ AUPRÈS D’ANIMAUX DE PRODUCTION MIEUX PAYÉE

Force est de constater que les conditions d’emploi entre ces jeunes gens ne sont pas les mêmes pour les deux sexes. Si les femmes bénéficient plus souvent de contrat en CDI que les hommes (80,8 % contre 76,3 %), elles sont un tiers à travailler à temps partiel. Alors que leurs confrères sont moins de 15 % dans ce cas. Aussi, 13,4 % des jeunes diplômés se déclarent travailleurs indépendants. Le mode libéral est deux fois plus courant chez les hommes (deux hommes sur dix exercent en libéral) que chez les femmes (une sur dix).

Les vétérinaires spécialisés en animaux de production bénéficient de conditions d’emploi plus favorables que leurs confrères (mixtes). Neuf fois sur dix, ils bénéficient d’un contrat en CDI quand les autres praticiens n’en profitent que huit fois sur dix. Leur niveau de rémunération est le plus élevé, soit 37 628 € en moyenne (contre 32 748 € en moyenne générale). Selon l’enquête de l’ESAVP, les autres vétérinaires peuvent gagner, selon les cas, entre 2 000 € (vétérinaires mixtes ou animaux de compagnie) et 10 000 € (vétérinaires équins) de moins par an. Un écart qui s’explique, selon Pierre Sans, non seulement par les difficultés de recrutement de ce secteur qui font monter les salaires par rapport aux autres spécialités, mais aussi par un fort nombre de gardes, lié à cette forme particulière d’exercice.

LES JEUNES DIPLÔMÉS MIEUX LOTIS QU’EN 2011

Les indicateurs sont au vert pour les jeunes diplômés des grandes écoles tous secteurs d’activité confondus. « En 2012, malgré un contexte économique toujours tendu, l’ensemble des indicateurs d’insertion professionnelle est marqué par une légère amélioration des grandes tendances. Le taux net d’emploi de nos jeunes diplômés est proche de 85 %, en progression de 1 point par rapport à l’an dernier. La majorité de nos jeunes (82,5 %) ont trouvé leur premier emploi en moins de deux mois. Pendant que 12 % sont en poursuite d’études, majoritairement des élèves en thèse et issus d’écoles d’ingénieurs », analyse Bernard Ramanantsoa, président de la commission Aval de la Conférence des grandes écoles (CGE) et directeur général du groupe HEC. Les niveaux révélés dans l’enquête « Insertion 2012 » de la CGE peuvent être considérés comme élevés, malgré le contexte de crise.

L’INSERTION DES JEUNES DIPLÔMÉS TOUS SECTEURS CONFONDUS

→ 71 % des jeunes diplômés étaient en poste en avril 2012. Les jeunes diplômés 2011 font donc aussi bien que la promotion précédente, mais cela reste en deçà.

→ 2 mois : les jeunes diplômés mettent en moyenne deux mois à trouver un emploi. La durée médiane étant d’un mois.

→ 56 % : la situation s’améliore puisque 56 % sont embauchés en CDI, contre 47 % en 2009. 28 600 € : c’est le salaire médian, légèrement en hausse par rapport à celui (27 600 €) de la promotion précédente.

→ 60 % : c’est la proportion de jeunes diplômés qui recherchent un emploi avant même d’avoir fini leur cursus. Les diplômés de la promotion 2011 anticipent plus leur recherche d’emploi (55 % pour la promotion précédente).

Source : Enquête annuelle Apec sur l’insertion des jeunes diplômés bac + 4 et plus, réalisée en avril 2012.

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