Formation
NAC
Auteur(s) : DIDIER BOUSSARIE*, TANIT HALFON**
Fonctions :
*praticien au CHV Pommery à Reims (Marne). Article rédigé d’après une conférence organisée par l’Afvac Île-de-France en janvier 2012.
– Une bonne contention de l’animal est primordiale pour la réussite de tout prélèvement.
– Les sites de prélèvement sanguin des NAC diffèrent de ceux des carnivores domestiques.
– Connaître le volume sanguin de l’animal est indispensable pour savoir quel volume maximal peut être prélevé.
→ Le volume sanguin représente environ 7 % du poids corporel chez les rongeurs et le lapin de compagnie. Au maximum, il est possible de prélever 10 % de ce volume.
→ En ce qui concerne le matériel, au vu des faibles quantités à prélever, des microtubes héparinés ou EDTA, voire des microcapillaires de 125 µl pour un moindre volume (0,1 ml), sont utilisés. Une aiguille orange de 16 mm x 5/10 montée sur une seringue de 1 ml constitue le matériel de prélèvement à privilégier, quel que soit le site de ponction (voir tableau).
→ Dans le cas du lapin, la contention est primordiale : elle doit être douce, car tout acte brutal peut entraîner une paralysie ou la mort. Chez les lapins nains nerveux et les rongeurs, une anesthésie flash gazeuse est vivement conseillée.
→ Le prélèvement à la veine jugulaire est assez simple à réaliser chez le lapin nain, le chien de prairie, le cobaye et le chinchilla. La veine se situe en position superficielle, en arrière de l’angle mandibulaire chez les rongeurs caviomorphes. Avant toute ponction, il est recommandé de tondre la zone. L’animal doit être couché sur le côté opposé. Attention, chez le cobaye, le gonflement de la veine jugulaire par compression est illusoire !
→ Chez le lapin bélier, le prélèvement peut être effectué à la veine de l’oreille.
→ La ponction du plexus veineux rétrobulbaire est intéressante chez le cobaye, le chinchilla, le rat, le hamster et l’écureuil de Corée. L’animal doit être correctement anesthésié. La veine jugulaire est comprimée à l’arrière de la mandibule avec le pouce et la paupière supérieure est relevée avec l’index pour créer une légère exophtalmie. La ponction s’effectue à l’angle interne de l’œil à l’aide d’un tube capillaire hépariné stérile en verre ou d’un tuyau en polyéthylène. Le tube est introduit horizontalement, puis incliné de 45° vers l’arrière. La compression est relâchée dès que le sang monte dans le tube. Quelques millilitres de sang sont ainsi recueillis chez les myomorphes, et 1 ml, voire 3 ml chez le chinchilla.
→ Un prélèvement à la veine cave antérieure est possible chez le lapin et les rongeurs. L’animal anesthésié est couché sur le dos, les membres antérieurs ramenés vers l’arrière. Le praticien ponctionne la peau dans la dépression située entre le manubrium sternal et la première côte, en avant de cette dernière, à l’aide d’une aiguille bleue de 25 mm x 6/10 ou verte de 25 mm x 8/10 montée sur une seringue de 1 ou 2 ml, voire 5 ml. L’aiguille est dirigée vers l’articulation coxo-fémorale opposée, pointe du biseau vers le bas. Après l’avoir poussée jusqu’à la garde, l’aiguille est retirée doucement jusqu’à l’apparition du sang dans la seringue.
→ La cardiocentèse est à éviter en clientèle en raison de sa dangerosité.
Une compression prudente de la vessie chez la lapine et le cobaye est souvent suffisante. Elle peut toutefois engendrer une fausse hématurie chez le cobaye. Le rat et les autres rongeurs myomorphes urinent en général spontanément sur la table de consultation. Le sondage urinaire est possible chez le lapin et le cobaye, sous une anesthésie flash. Chez le cobaye, il convient de ne pas confondre la fosse urétrale avec la dépression de l’extrémité pénienne qui possède deux spicules utilisés lors du rapprochement sexuel.
Il s’effectue à l’aide d’une sonde trachéale de 2,5 mm de diamètre sans ballonnet ou d’une sonde naso-œsophagienne à l’extrémité sectionnée. 5 ml/kg de poids de sérum physiologique sont injectés et réabsorbés (rendement d’environ 10 %). Le liquide est ensuite placé dans un tube EDTA (pour la cytologie) et dans un tube avec milieu de transport (pour la bactériologie).
La ponction de liquide cérébro-spinal est dangereuse. Elle s’effectue sous anesthésie générale par voie haute (citerne cérébello-médullaire) ou par voie basse (L6/L7).
La ponction est réalisée au niveau de la fosse sous-trochantérienne. Le membre postérieur est maintenu en rotation interne sur l’animal anesthésié. Une aiguille de 25 mm x 8/10 est implantée dans la fosse. Après plusieurs mouvements de rotation de l’aiguille, elle est montée sur une seringue de 2 ml, puis retirée en exerçant une traction sur le piston de la seringue. Ce prélèvement est utile pour le diagnostic de lymphome chez le cobaye.
Le praticien est parfois amené à réaliser des prélèvements de nœuds lymphatiques (par exemple en cas de suspicion de lymphome), de tumeurs ou d’organes. Des ponctions à l’aiguille fine, des biopsies ou des exérèses peuvent ainsi être requises.
→ L’anesthésie gazeuse est recommandée la plupart du temps pour prélever du sang chez le furet. Elle peut toutefois être évitée chez les animaux affaiblis.
→ Le volume sanguin représente en moyenne 60 ml/kg. Il est possible de prélever jusqu’à 10 % de ce volume, soit de 5 à 6 ml. En pratique, un prélèvement de 1 à 2 ml permet de réaliser la plupart des examens sanguins.
→ La veine jugulaire est un premier site de ponction possible. La technique est la même que chez le chat. Le furet est couché sur le côté ou sur le dos, la tête en extension, les poils préalablement rasés et la zone désinfectée. Le prélèvement s’effectue avec une aiguille de 16 mm x 5/10 montée sur une seringue de 1 ou 2 ml. Attention, chez les animaux obèses ou les mâles non castrés en période hivernale, la peau est très épaisse, ainsi que la couche adipeuse sous-cutanée.
→ La veine céphalique est un deuxième site possible de prélèvement. La ponction s’effectue avec une aiguille de 16 mm x 5/10, montée sur une seringue de 1 ml, après la pose d’un garrot.
→ La veine cave antérieure constitue un troisième site de ponction. La technique est la même que chez le lapin. Cette voie est intéressante lors d’anémie ou de déshydratation, ou pour obtenir de grands volumes sanguins.
Une compression légère de la vessie chez la furette est souvent suffisante. Chez le mâle, des sondes urinaires pour chat sont utilisées. Ce prélèvement est néanmoins difficile en raison de la petite taille de l’orifice urétral et du paraphimosis physiologique qui crée une turgescence violacée de l’extrémité de la verge.
Le praticien peut être amené à réaliser des prélèvements de liquide cérébro-spinal par voie basse ou haute (en particulier pour la recherche du lymphome ou de l’agent responsable de la maladie aléoutienne), de moelle, de nœuds lymphatiques, de masses, d’organes ou encore de liquide de lavage alvéolaire.
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