Entreprise
Auteur(s) : François-Henri Médard
L’environnement de Microsoft propose une nouvelle interface commune à tous les équipements. Revue de détail.
Avec Windows 8, disponible sur le marché depuis le 26 octobre dernier, Microsoft négocie un virage stratégique que l’on pourrait qualifier de révolution. Tour d’horizon d’un système qui bouscule les habitudes.
Ne se contentant pas d’une simple amélioration des performances, Windows 8 entre de plain-pied dans l’ère du Cloud1, de la mobilité et du tactile. Cette politique se traduit par le choix d’un système unique, commun aux ordinateurs PC, aux notebooks et aux tablettes, avec ou sans interface tactile. L’apparition d’une boutique applicative, le Windows Store (à l’image de l’Apple Store pour iOS et de Google Play pour Android), accompagne ce plongeon dans l’univers mobile.
Windows 8 s’ancre aussi plus profondément dans le Cloud, renforçant l’intégration de ses logiciels dans le Nuage.
L’offre commerciale s’est considérablement simplifiée, Windows 8 se déclinant seulement en quatre versions :
– Windows 8, destiné au grand public ;
– Windows 8 Pro comporte des fonctionnalités avancées de gestion de réseau ou de chiffrement de données ;
– Windows 8 Entreprise, pour les grandes sociétés (achat de plus de 5 licences) ;
– Windows RT, non vendu séparément, est installé sur les tablettes Surface de Microsoft et d’autres périphériques mobiles équipés de processeurs ARM.
Ces produits sont à différencier de Windows Phone 8, dédié aux smartphones, avec son parc d’applications spécifiques.
Contrairement à Windows 8 et 8Pro, la version Windows RT ne permet pas d’exécuter les applications Win32 ou Win64, compatibles avec les systèmes précédents, mais uniquement des programmes provenant du Windows Store.
Cela ne signifie pas pour autant que les ordinateurs tactiles et les tablettes seront tous incapables d’exécuter les programmes issus de Windows 7 et des versions antérieures : c’est le système, et non le matériel, qui fait la différence. La tablette Surface, par exemple, se décline en deux versions : ARM, déjà disponible, et un modèle équipé d’un processeur Intel avec Windows 8 Pro.
Hybride, l’interface de Windows 8, comprend d’une part le nouvel écran de démarrage Modern UI (anciennement Metro), chargé par défaut, et d’autre part un bureau classique. Spécifiquement optimisée pour le tactile, mais également (et malheureusement !) imposée aux ordinateurs de bureau, Modern UI se présente sous la forme d’une mosaïque de tuiles (applications). Chacune affiche en temps réel une synthèse des informations correspondant à son programme, à l’image d’un widget (par exemple, Courrier affiche un compteur de courriers non lus). Fonctionnement classique pour du tactile, l’utilisateur peut glisser vers la gauche ou la droite dans cet écran extensible, réorganiser ses tuiles ou en ajouter de nouvelles.
Toujours dans Modern UI, trois barres donnent accès à des fonctions contextuelles : l’indispensable Charms Bar à droite (usages multiples dont l’impression et le partage, par exemple), Snap Bar à gauche pour la gestion des applications actives, App Bar en bas. Pour quitter un programme, il faut se placer en haut de sa fenêtre et glisser l’ensemble vers le bas. Si cette manipulation se prête bien au tactile, elle n’est pas vraiment naturelle pour un habitué de la case de fermeture, disparue dans cette nouvelle interface.
Avec l’intégration du système au Cloud, l’utilisateur retrouve spontanément sur tous ses terminaux (PC, tablettes, notebooks) l’ensemble de ses paramètres, de ses applications et de ses documents synchronisés. Skydrive, le service de stockage, est parfaitement intégré à Windows, avec un enregistrement transparent depuis les logiciels.
Explorer 10, inauguré à cette occasion (prochainement sur Windows 7), apporte quelques optimisations, sans grande révolution par rapport à la version 9.
Des améliorations notables sont en revanche apportées à de nombreux éléments basiques du système :
– un démarrage accéléré ;
– une pause, des informations et une gestion améliorée des conflits lors de la copie de fichiers ;
– un gestionnaire de tâches amélioré ;
– un historique de lancement des applications et de modification des documents, la possibilité de revenir à une version antérieure (à l’image de Time Machine sous MacOS X) ;
– un antivirus intégré.
En accordant nettement la priorité aux tablettes et autres matériels hybrides fondés sur le tactile, Windows 8 laisse de côté le “noyau dur” des utilisateurs de PC. La coexistence de deux interfaces pour accéder aux mêmes éléments est source de confusion et dénote un système manquant de maturité (ou inversement, trop en avance ?). Par exemple, des applications qui existent en deux versions plus ou moins indépendantes offrent des fonctions différentes (Internet Explorer, panneau de configuration), avec des passages intempestifs d’un environnement à l’autre, etc.
Ceux qui ne s’y retrouvent pas dans Modern UI et pensent pouvoir se réfugier dans le bureau classique en feront les frais. En effet, celui-ci ne peut pas être chargé le premier par défaut. En outre, de nombreuses caractéristiques des précédentes versions de Windows sont abandonnées, dont le bouton Démarrer, couramment utilisé pour accéder rapidement à de nombreux éléments. Masqué, mais toujours accessible, il est toutefois modifié ou amputé de plusieurs fonctions principales (paramétrage des impressions ou arrêt de la machine, relocalisés dans la barre Charms, par exemple). Disparaissent également l’interface Aero, qui cède la place à un style très sobre et rectangulaire, ainsi que les gadgets de bureau.
L’interface Modern UI souffre elle-même de lacunes : dans sa version actuelle, il manque la possibilité d’organiser hiérarchiquement les tuiles (les dossiers, déjà implémentés par Android et iOS). Toujours dans Modern UI, il n’est plus possible d’afficher simultanément plusieurs fenêtres. Le comble pour un système dénommé Windows !
Autre grande absence, les versions 8 et 8 Pro sont dépourvues de client Windows Media Center et ne permettent pas la lecture des DVD ! Il faudra pour cela installer une application tierce, ou acquérir un Media Pack sur le Windows Store.
Si l’expérience des utilisateurs est indéniablement intéressante pour les périphériques tactiles, l’offre proposée par le Windows Store est pour l’instant inférieure aux centaines de milliers d’applications téléchargeables sur l’Apple Store ou Google Play. Quant à l’intérêt de migrer sous Windows 8 pour un ordinateur de bureau géré au clavier et à la souris, les améliorations sensibles apportées au système sont ternies par l’interface Modern UI imposée et le retrait de fonctions importantes du bureau classique. Ces changements contraignent l’utilisateur à réapprendre un système, pour un avantage qui reste à démontrer.
Le prix très faible de Windows 8 constitue cependant un atout certain (voir tableau) dans le cadre de l’offre promotionnelle valable jusqu’en février 2013.
Les exigences matérielles et logicielles de Windows 8 diffèrent peu de celles de la version 7. La plupart des logiciels devraient donc continuer à fonctionner sans difficulté. La compatibilité des programmes et des pilotes est facilement vérifiable sur une page internet dédiée, ou grâce au programme d’installation.
Incontestablement novateur, Windows 8 fait figure de système de transition. Il nécessitera probablement des adaptations pour trouver un équilibre conforme à tous les retours des utilisateurs. Compte tenu de la brutalité du changement, et de la qualité exceptionnelle de son prédécesseur Windows 7, nombreux sont ceux qui préféreront temporiser au maximum avant de franchir le pas sur les ordinateurs de bureau !
1 Cloud (Nuage) : désigne l’Internet utilisé pour la mise à disposition de logiciels et de données. Cet usage est appelé Cloud computing ; son intérêt réside dans l’exploitation de la puissance et des capacités de stockage de serveurs externalisés, la dématérialisation des données permettant notamment leur mise à disposition synchronisée sur plusieurs machines (voir SV n° 1471 du 18/11/2011).
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