Entre nous
FORUM
Auteur(s) : MARC POUIOL
Guillaume Ragetly, praticien canin à Arcueil (Val-de-Marne).
Le centre hospitalier vétérinaire (CHV) que j’ai intégré il y a quelques mois, en tant que chirurgien, est un centre multidisciplinaire qui regroupe 65 personnes, dont 30 vétérinaires spécialisés. Le travail en équipe y est particulièrement intense, nous traitons des cas lourds ou urgents adressés par des cabinets extérieurs. Le plus souvent, l’animal a besoin d’une prise en charge collective qui fait appel à la médecine, à l’imagerie et à la chirurgie. Cela implique une parfaite articulation de tous les rouages et une complémentarité de toutes les unités. Nous avons des échanges permanents entre les différents services et à l’intérieur de chaque équipe. Le CHV accueille aussi des internes et des résidents en formation. C’est un milieu enrichissant qui génère un dialogue constant. Si la hiérarchie existe, les décisions sont prises en fonction d’avis contradictoires. L’esprit d’équipe et l’entraide sont à la base de la réussite. Il faut savoir se remettre en cause, tout en améliorant l’organisation existante. Le choix des personnes est donc essentiel. Le nouvel arrivant doit apporter au collectif autant qu’il reçoit. Le système fonctionne parce que chacun trouve sa place. Le danger est de s’endormir sur ses lauriers. Mais il convient de trouver du temps pour prendre du recul, analyser les éventuels dysfonctionnements, échanger en dehors du stress quotidien, et faire en sorte que les personnes soient heureuses !
Patrick Parisot, vétérinaire rural à Verfeil (Haute-Garonne).
Exercer en couple signifie travailler en équipe, mais de manière légèrement différente. Depuis quatorze ans, nous avons mis en place un fonctionnement qui permet une complémentarité et une certaine autonomie. Ma femme est plus pointue en chirurgie. Elle a une activité canine. Je suis spécialisé dans la rurale. Ainsi, nous associons nos compétences en fonction des besoins. La différence essentielle avec un associé classique est la relation de confiance, forcément particulière. Nous gérons mieux à deux certaines situations. Le consensus est plus facile. Il convient cependant de créer une certaine émulation pour la bonne marche de l’entreprise. Un équilibre est nécessaire, surtout en termes de clientèle. Les difficultés peuvent venir de notre trop grande implication dans l’activité du cabinet. En couple, nous avons tendance à travailler plus. Il n’est pas simple de séparer les tâches et de prendre du temps pour souffler. Certains jours, j’aimerais dire à mon épouse : « Je ne veux pas te voir aujourd’hui, prends ta journée », mais c’est difficile, sur les plans pratique et technique. À la maison, nous tentons de ne pas évoquer nos cas cliniques. Dix jours par mois, nous accueillons une consœur salariée qui deviendra peut-être associée.
Marie-Pierre Puech, vétérinaire à Ganges (Hérault).
Travailler en équipe, c’est d’abord le bonheur de partager. Le cabinet que j’ai créé regroupe quatre vétérinaires, dont une jeune diplômée de Liège et une praticienne catalane qui traverse la frontière espagnole une semaine par mois. Ces différences de générations nous enrichissent mutuellement. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est toujours facile de travailler ensemble. Il faut être persuadé que c’est un “plus” et ne pas s’intéresser uniquement aux revenus de son activité. Il n’existe pas de recette magique. Le plaisir d’exercer doit être la boussole interne de l’équipe. Soit le groupe tourne autour d’un “leader maximo”, ce n’est plus viable aujourd’hui, soit nous dialoguons pour conduire l’équipe vers des projets de qualité. Partager les connaissances, les cas cliniques, la gestion au quotidien n’est certes pas simple. Mais ce partage génère le dialogue, l’enrichissement des compétences pour l’ensemble des acteurs de nos petites entreprises. Cela implique une qualité d’écoute, une curiosité et une attention à l’autre. J’ai instauré une réunion avec les auxiliaires, une fois par mois, autour d’une pizza, en regardant une vidéo sur des points précis que l’équipe a envie d’aborder. Les avis sont toujours partagés, mais nous essayons de conclure sur de la médecine factuelle. Aussi, nous donnons du sens à notre activité. Travailler en équipe, c’est aussi oser la critique, avoir un regard plus ouvert sur notre pratique.
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