« Aux décisions prises en petit comité, nous préférons l’intelligence collective »

En réponse à la situation financière de l’école, le nouveau modèle budgétaire est assorti d’une réduction globale de toutes les dépenses. Quelle en est votre analyse ?

Nous sommes en accord avec la direction sur un point : l’école ne peut rester perpétuellement en déficit. Nous ne le sommes pas, en revanche, sur la méthode qu’elle met en œuvre pour assainir la situation. Elle nous apparaît simpliste, voire brutale. Il ne suffit pas d’affecter un coefficient de 0,85 aux grandes lignes de dépenses de l’ENVA (fonctionnement, personnel, achats de marchandises) pour réaliser 15 % d’économies. Par exemple, restreindre de 15 % les achats de médicaments, sur lesquels nous avons un taux de marge de 80 %, revient à diminuer les recettes.

En s’appuyant sur des prévisions de déficit surévaluées, la direction impose arbitrairement des coupes qui ne peuvent satisfaire personne et qui conduisent inéluctablement au conflit. Une quinzaine d’emplois risquent quand même d’être menacés ! C’est une démarche qui ignore la concertation.

Quel autre type de gestion appelez-vous de vos vœux ?

Depuis l’arrivée de M. Marc Gogny à la direction, un effort est consenti pour identifier le coût spécifique de chaque activité. Cette stratégie, dont nous partageons l’objectif sinon la méthode, est cependant en complet décalage avec la réalité de la réduction arbitraire de 15 % des dépenses, que nous pourrions envisager pour gérer un lycée agricole. Notre sentiment est que la gestion de ce type d’établissement public est plutôt inadaptée à une structure dont les ressources proviennent à 85 % de son activité. Selon nous, pour réformer entièrement le fonctionnement de l’ENVA dans toutes ses dimensions, l’école ne possède pas la culture d’entreprise qu’il conviendrait d’avoir. Il nous faut des compétences spécifiques, qui ne pourraient en outre s’exercer que dans le cadre d’une concertation générale avec toutes les forces vives de l’école.

Le défaut de concertation est, selon vous, le trait caractéristique de la direction. Quelle réalité lui donnez-vous ?

Nous avons le sentiment d’un travail en cabinet noir, autour de la direction, avec des décisions qui tombent abruptement, conduisant à une souffrance généralisée. Cela nous amène à revendiquer la réunion d’états généraux permettant d’organiser, au sein de la communauté, une large concertation sur tous les sujets touchant au fonctionnement de l’école. Notre démarche se veut pleinement constructive. Aux décisions prises en petit comité, parfois déconnectées des réalités de l’école, nous préférons simplement l’intelligence collective.

• 1 Directeur du centre de recherche biomédicale, représentant du personnel technique au sein du conseil d’administration de l’école.

• 2 Directeur des systèmes d’information, représentant du personnel au conseil des enseignements et de la vie étudiante.