ENTRETIEN AVEC BRUNO POLACK
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Auteur(s) : SERGE TROUILLET
Je ne méconnais pas, en effet, les difficultés de l’école, notamment financières. J’en sais, comme tout le monde, les raisons : une sous-dotation financière et en personnel de notre ministère de tutelle, un dialogue avec la direction difficile, une vision de l’avenir floue, sans doute des erreurs de gestion comme dans beaucoup d’entreprises ou d’administrations et, surtout, un patrimoine ancien et dégradé, occasionnant de lourdes charges d’entretien.
Cela fait beaucoup, certes ! Mais je ne suis pas catastrophiste. Il y a de la place en France pour quatre écoles vétérinaires, voire plus, puisque nous ne formons que 55 % des vétérinaires qui exercent dans notre pays. Les besoins sont avérés et je ne suis pas certain que leur formation représente une dépense extrêmement importante pour la société. Le coût d’un étudiant vétérinaire est similaire à celui d’un ingénieur du ministère de l’Agriculture, et il est modéré : environ 15 000 € versus 25 000 € dans les autres pays européens ! Sans doute devient-il urgent, pour Alfort, qu’une réflexion collective s’engage sur ses orientations, et que soit réévaluée objectivement l’aide de l’État, au regard de la situation particulière du site.
L’objectif d’une école, c’est d’ouvrir l’esprit sur l’ensemble des perspectives pouvant exister dans une profession, et non de se restreindre à ses seules missions d’excellence. Si nous avions délaissé le secteur des maladies des animaux sauvages, nous n’aurions pas aujourd’hui autant de vétérinaires spécialistes dans les parcs zoologiques. Historiquement, nous avons déjà perdu certains autres secteurs, comme l’insémination artificielle, par manque de vétérinaires pour s’y intéresser. Il serait regrettable que des domaines comme la pathologie caprine, l’aquaculture ou l’apiculture ne puissent pas, pour des raisons économiques, être présentées à nos étudiants. Même marginales, ces orientations contribuent à la richesse de la profession. Le risque, en période de crise, est de se renfermer sur soi. C’est l’une de mes craintes.
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