Entre nous
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Auteur(s) : LORENZA RICHARD
Corinne Lemaitre-Dazin, Maisoncelles-la-Jourdan (Calvados).
Depuis l’automne 2012, je n’ai guère eu de difficultés à trouver ponctuellement des remplacements. Après ma sortie de l’école en 1983, j’ai travaillé de nombreuses années en pratique libérale canine. J’ai décidé de cesser cette activité afin de m’engager dans le domaine humanitaire, un diplôme universitaire de “pharmacie et aide humanitaire” en poche.
Avant de partir en mission fin janvier 2013, je souhaitais effectuer des remplacements. J’ai d’abord répondu à l’annonce d’un confrère qui cherchait quelqu’un en urgence, son remplaçant s’étant désisté. Puis j’en ai passé une, et j’ai reçu plusieurs propositions, notamment celle d’un praticien dont le salarié venait de tomber malade et qui avait besoin d’une aide de dernière minute. J’ai dû me déplacer, mais j’ai demandé à être logée.
J’ai l’impression que l’expérience est assez recherchée. Cela permet aux confrères de partir du jour au lendemain après une visite rapide des lieux, car ils savent que je peux me débrouiller. Je pensais que mes années de pratique et mon CEAV de médecine interne feraient un peu peur à certains, notamment pour la rémunération, et pourtant, j’ai obtenu sans problème la rétribution qui correspond à mon niveau d’expérience. Avoir longtemps travaillé en libéral est sans doute un plus, tout comme être disponible pour répondre à l’urgence.
Marie-Claude Bruckner-Revolte, Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire).
Sortie d’Alfort en 1989, j’ai toujours exercé en tant que salariée en canine. C’est un choix de vie qui m’a permis de concilier mon activité professionnelle et ma vie de famille. J’ai ainsi pu travailler dans différentes structures (Société protectrice des animaux, fourrière, cabinet mixte, clinique canine) et environnements (ville, campagne, banlieue). J’ai découvert de nombreux aspects de notre profession et rencontré des personnes (vétérinaires et personnel soignant) de tous horizons.
Mais mon statut présente aussi des inconvénients qui m’empêchent de trouver un emploi durable. Même si je suis très disponible en ce qui concerne les horaires ou le temps partiel, les postes exigent beaucoup en termes de travail les samedis et durant les vacances scolaires, ainsi que des gardes. Tout cela à un niveau de rémunération faible, le minimum de la convention collective, qui a peu évolué depuis vingt ans.
Il me semble également que mon âge, au lieu d’être un atout, est un frein à mon embauche.
Arrivée depuis un an et demi dans la région de Tours, je constate qu’il y a peu d’offres, les cabinets sont plutôt de grosses structures qui s’autosuffisent avec peu de turnover et une activité souvent mixte (bovine/équine).
Pierre Normand, praticien mixte remplaçant itinérant.
Je n’ai aucune difficulté à trouver une mission, car je suis remplaçant strict et en mixte. Je ne réponds à aucune annonce : les confrères qui ont besoin de mes services me téléphonent et j’ai du travail en permanence.
Sorti d’Alfort en 1983, j’ai commencé par m’installer, mais certains aspects d’une clientèle régulière ne me satisfaisaient pas. Cependant, je voulais rester praticien, j’ai donc choisi de devenir remplaçant dans toute la France. Parallèlement, cette forme d’exercice m’a permis de vivre d’autres expériences, notamment sous les tropiques ou comme organisateur de concerts de jazz.
Je suis parfaitement autonome en canine et en rurale et mon expérience joue beaucoup en ma faveur. Les confrères savent que je peux tout gérer en leur absence, même si cela nécessite une bonne faculté d’adaptation de ma part.
En contrepartie, j’impose certaines conditions : j’exerce avec ma femme qui m’accompagne dans tous mes déplacements (elle peut être mon auxiliaire), je demande un logement décent même si, à la suite de certaines déconvenues, nous avons investi dans un camping-car (certains nous reprochent un côté “gens du voyage”), j’utilise la voiture du confrère, et j’impose mes conditions financières.
Je trouve toujours du travail, essentiellement à cause de la pénurie de remplaçants, d’aides, voire de successeurs en milieu rural, une situation qui inquiète de nombreux confrères.
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