« Peu d’entreprises pensent à évaluer le risque psychosocial » - La Semaine Vétérinaire n° 1526 du 08/02/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1526 du 08/02/2013

Dossier

Recevez-vous de nombreuses demandes concernant l’élaboration du document unique ?

Le document unique est une obligation légale depuis 2001, mais nous constatons que beaucoup d’employeurs ignorent qu’ils doivent en rédiger un. La visite du médecin du travail pour établir la fiche d’entreprise est l’occasion de les informer. Dans les entreprises de création récente, elle est réalisée dans l’année qui suit l’installation. Dans les structures plus anciennes, cette information est peu diffusée. La rédaction du document unique est alors souvent consécutive à un contrôle de l’Inspection du travail.

Où trouver des conseils adaptés à sa structure ?

Le médecin du travail est un interlocuteur privilégié pour évaluer les risques dans un cabinet ou une clinique. Lors de notre visite concernant la fiche d’entreprise, nous évaluons en effet l’ensemble de la structure, qu’il s’agisse de la disposition et de l’équipement des locaux ou de la répartition des tâches et des risques qui y sont liés (radiations ionisantes, morsures, etc.). Assurer le suivi individuel des salariés de l’entreprise peut également nous alerter sur certaines situations.

Nous pouvons demander, parce que nous l’estimons nécessaire ou à la suite d’une requête de l’entreprise, l’avis d’intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP). Depuis juillet 2012, la nouvelle organisation des centres médico-sociaux, avec la mise en place d’équipes pluridisciplinaires dirigées par les médecins du travail, nous permet de mieux cibler les besoins de chaque professionnel.

Des informations sont également disponibles auprès d’organismes comme les Associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail (Aract) ou les caisses régionales d’assurance maladie, ainsi qu’auprès de l’INRS.

Sous quelles conditions et dans quels domaines les IPRP interviennent ?

Les cotisations obligatoires à un centre médico-social donnent droit à l’intervention gratuite d’un IPRP, à raison de quatre demi-journées par an à l’ACMS. Les techniciens HSE ont une approche généraliste : présents plusieurs heures dans une structure, ils peuvent observer le quotidien des membres du personnel, ce qui est rarement le cas lors de la visite du médecin du travail, afin de proposer des solutions adaptées, réalistes, et d’informer sur les obligations réglementaires. Les vétérinaires peuvent également faire appel à un chimiste (prévention des risques liés aux produits toxiques utilisés), à un ergonome spécialisé (adaptations posturales et matérielles au transport de charges lourdes, par exemple), ou à un psycho-sociologue (apte à régler les conflits de groupe ou les problèmes organisationnels).

Solliciter l’avis d’un ergonome avant de réaliser des travaux de rénovation ou d’agrandissement, voire lors de la création d’une nouvelle clinique, peut aussi se révéler utile pour mieux exploiter la lumière naturelle, réduire l’exposition au bruit, améliorer l’ambiance thermique, etc.

Constatez-vous des manques fréquents dans la rédaction des documents uniques ?

Peu d’entreprises pensent à évaluer le risque psychosocial. Surcharge de travail, horaires décalés, travail dans l’urgence ou pression des clients peuvent cependant être mal vécus par certains membres du personnel d’une clinique vétérinaire. Il est bon d’en parler lors de la rédaction du document unique. Les risques liés au port de charges (animaux, aliments, etc.) ne sont pas toujours pris en compte, alors qu’il existe des mesures correctives simples (tables électriques, utilisation d’un diable pour la manutention des sacs d’aliment, formation aux gestes et postures).

Les risques physiques (radiations ionisantes), chimiques ou infectieux sont souvent mieux connus, même s’il est toujours délicat d’adapter le travail d’une salariée enceinte et toxo-négative, par exemple.

Des mesures spécifiques aux cliniques vétérinaires sont-elles envisagées ?

Un travail est en cours pour détailler les risques en milieu hospitalier. Certaines des conclusions de cette étude seront probablement transposables aux cliniques vétérinaires, pour une meilleure prévention de la santé au travail.

Signification des sigles

HSE : Hygiène, sécurité, environnement.

ACMS : Association interprofessionnelle des centres médicaux et sociaux de santé au travail de la région Ile-de-France.

IPRP : Intervenant en prévention des risques professionnels.

Aract : Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail.

INRS : Institut national de recherche et de sécurité.

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