Journée Vétonet à Nantes
Actu
SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Marine Neveux
Pour sa deuxième journée de formation couplée à son assemblée générale, l’association Vétonet a adopté la webconférence1, le 2 février dernier à Oniris.
Plusieurs sujets techniques ont été abordés lors de cette journée Vétonet, dont une problématique fréquente en clientèle : la conduite à tenir devant les rémanences gonadiques. « C’est une source de débat avec les propriétaires : il faut absolument adopter un discours clair avec eux, donc bien connaître les causes et le traitement, et rester confraternel », a rappelé en introduction Brigitte Siliart, professeur à Oniris.
Les erreurs chirurgicales « peu fréquentes, se rencontrent surtout chez les chiennes en surpoids, un peu moins chez les chattes », a précisé notre consœur.
Parmi les autres causes, il y a les productions surrénaliennes (chez les chats et les furets essentiellement, plus rarement chez les chiennes). Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’activation des récepteurs membranaires cortico-surrénaliens. Au départ, les animaux sont castrés, donc les productions hormonales n’interviennent plus pour inhiber le niveau central. Sensibles à la luminosité, ils secrètent trop de gonadotropin releasing hormone (GnRH), et les individus gras trop de leptine, ce qui favorise aussi la production de GnRH. Cette dernière stimule alors la sécrétion des gonadostimulines hypophysaires. Ces hormones dynamisent la production de stéroïdes sexuels par les glandes surrénales.
Chez le furet, la maladie surrénalienne est bien décrite. Elle se développe progressivement avec l’âge (alopécie, signes généraux, urinaires et sexuels). Pour cette espèce, le discours à tenir aux détenteurs est important : le furet doit disposer dans la maison d’un endroit clos où il peut rester dans le noir une partie de la journée, car l’éclairage artificiel joue un rôle (bannir cage et hamac) : l’augmentation de la photopériode abaisse en effet la mélatonine qui a une action de ralentissement sur l’axe hypothalamo-hypophysaire. Il convient de surveiller aussi l’alimentation (le furet ne doit pas être gras) et l’œstradiolémie afin de lutter contre cette affection. Si les troubles sont trop développés, le traitement repose sur l’administration d’un implant de GnRH (Suprelorin®).
Autre possibilité, « l’entourage humain est à prendre en compte chez les petits carnivores, car il peut avoir un effet iatrogène ». Les femmes ménopausées traitées, celles qui sont sous contraception, qui ont un cancer, et les femmes enceintes dans le derniers tiers de la gestation peuvent transmettre des hormones via leur sueur à leur furet lorsqu’elles le caressent. « C’est fréquent », a souligné Brigitte Siliart.
La quatrième situation est celle des véritables rémanences, c’est-à-dire une activité gonadique à partir de cellules stéroïdiennes des gonades chez des animaux castrés chirurgicalement. Cela se rencontre surtout chez la chatte. « Cette stimulation s’effectue sur des îlots ectopiques : le plus souvent, c’est au moment de l’opération que l’on va l’isoler lors d’une effraction des gonades ou d’une hémorragie qui entraîne quelques cellules (il n’en faut pas beaucoup !) », a expliqué Brigitte Siliart. En outre, chez les chattes, « vos gants peuvent diffuser des cellules stéroïdes un peu partout (amas fréquents sur l’utérus ou ailleurs) ».
Pour les productions surrénaliennes, si les progestatifs sont efficaces au départ, au bout de deux à trois ans, leurs conséquences sont parfois importantes. Au niveau des analogues de la GnRH, il n’y a pas de protocoles évalués et quelques troubles sont déplorés chez les petits carnivores, par exemple une prise de poids conséquente.
Le trilostane serait envisageable, en théorie, car il réduit les productions surrénaliennes, mais ce produit n’est pas anodin.
Notre consœur a insisté sur la nécessité d’informer l’entourage humain si cette origine est précisée (bien se laver les mains avant de toucher l’animal). Et pour les véritables rémanences, la reprise chirurgicale peut être envisagée, mais elle est associée à un risque élevé de récidive.
Au final, un seul message : être très clair au départ et très confraternel !
→ Chez le mâle : le test à l’hCG (gonadotrophine chorionique humaine) comprend deux prises de sang à 24 heures d’intervalle. L’estradiol basal est mesuré, la testostérone l’est aussi avant et après la stimulation à l’hCG.
→ Chez la femelle, c’est un peu plus compliqué : le premier dosage concerne l’estradiol, la progestérone et la prolactine. Il est associé à un frottis vaginal. « La présence de progestérone signe une activité lutéale et la présence d’un tissu ovarien. » Selon ce premier résultat, un test à l’hCG est réalisé ou pas.
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