Le métier vous manque-t-il depuis que vous êtes à la retraite ? - La Semaine Vétérinaire n° 1527 du 15/02/2013
La Semaine Vétérinaire n° 1527 du 15/02/2013

Entre nous

FORUM

Auteur(s) : CAROLE ANDRÉ

Les vétérinaires ont du mal à raccrocher

Pierre Trouche, retraité de l’exercice rural.

J’ai exercé en rurale jusqu’en 1996 et j’ai quitté mes associés à l’âge de 62 ans. Je travaillais dans la région de Roquefort où je m’occupais beaucoup de brebis. Au moment du départ, la pratique ne m’a pas trop manqué. J’aimais mon métier et les animaux, mais la rurale est très difficile physiquement et l’exercice en agriculture avait changé. Les paysans avec qui j’avais exercé étaient également partis en retraite. Je n’ai pas arrêté pour autant. Rapidement, j’ai été recruté aux services vétérinaires de Rodez pour y exercer en tant qu’inspecteur en hygiène alimentaire (inspections des points de ventes, des cantines et des restaurants, visite des entreprises en agroalimentaire et accessoirement de l’abattoir du chef-lieu du département). J’y suis resté pendant trois ans. Dans l’administration, pas question de dépasser les 65 ans ! J’ai donc dû prendre une retraite forcée, car j’aimais beaucoup cette activité. Ensuite, je me suis tourné vers l’activité de commissaire-enquêteur. Cela n’avait plus rien à voir avec la pratique vétérinaire puisqu’il s’agit de conduire les enquêtes publiques imposées par la loi. J’ai continué jusqu’à l’âge de 70 ans. J’en ai aujourd’hui 79 et je suis très impliqué dans les activités associatives. Quand on a travaillé sans arrêt à l’extérieur pendant des années, il faut réapprendre à vivre à la maison et à passer plus de temps avec ses proches.

Il faut préparer son départ

Marc Helfre, président du Groupe national des vétérinaires retraités (GNVR).

J’ai pris ma retraite il y a dix ans déjà, après avoir exercé deux métiers dans ma vie. J’ai d’abord commencé en clientèle, puis j’ai eu l’opportunité de travailler pour le compte d’une société de médicaments vétérinaires. J’avais déjà fait le deuil de la clientèle depuis bien longtemps quand j’ai pris ma retraite, je n’ai donc pas ressenti de manque au moment du départ. Je pense qu’il faut préparer son départ et s’investir dans des activités qui nous tiennent à cœur. J’ai donc rejoint l’association Coopération et échanges vétérinaires Est-Ouest (Ceveo), ainsi que le GNVR dont je viens d’être élu président. Cet engagement bénévole est important. Il permet d’exploiter ses compétences et de maintenir un lien avec la profession. Pour moi, ceux qui s’ennuient sont ceux qui ne font rien. Il existe de nombreux moyens de s’investir au moment de la retraite, quels que soient le domaine et la personnalité de chacun. Le GNVR compte 1 400 vétérinaires membres et organise deux rassemblements par an, en plus des réunions de promotions et régionales.

Nous nous considérons toujours comme faisant partie de la profession vétérinaire. Nous en sommes très attachés. Nous aimerions renforcer les liens avec les actifs qui, eux aussi, partiront un jour en retraite !

Le bénévolat implique des responsabilités

Jean-Pierre Denis, rédacteur en chef de la revue Véto Vermeil.

J’ai eu une carrière assez atypique. Mon diplôme en poche, je suis parti exercer au Sénégal dans un centre de recherche. J’ai passé le concours de vétérinaire inspecteur et j’ai travaillé pendant six ans sur la génétique des vaches locales, leur sélection et leur reproduction. Après avoir travaillé en brousse, je suis parti à Dakar au laboratoire de l’élevage où nous menions des études sur la production laitière. Je me suis intéressé aux problèmes entre la recherche et le développement. J’ai intégré l’unité d’information et de valorisation de la recherche au Sénégal. Au fil des ans, j’ai participé à la publication de 90 ouvrages d’édition scientifique. À partir de là, j’ai complètement bifurqué et j’ai intégré l’Organisation internationale de la francophonie, à Dakar d’abord puis à Paris. Finalement, j’ai exercé au Conseil général vétérinaire, où je faisais beaucoup de missions pour les pays européens entrants sur les problèmes de la vache folle. J’ai finalement pris ma retraite en 2004. Je me suis impliqué dans différentes associations. Je suis administrateur de l’Association centrale vétérinaire (ACV), de la Mutuelle familiale des Français d’outre-mer. Je m’implique aussi dans l’ECTI, une association de seniors bénévoles qui partagent leurs compétences, et je suis devenu rédacteur en chef de la revue Véto Vermeil. J’aurais aimé travailler plus longtemps. Je ne m’imagine pas sans rien faire. Il me faut du contact, des voyages et un travail intellectuel. Même si, désormais, je choisis mes activités, elles impliquent tout de même un niveau de responsabilité et une source d’obligations.

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