ENTRETIEN AVEC OLIVIER LEVRAD « FAIRE RÉUSSIR L’ÉTUDIANT EST LE PRINCIPAL LEITMOTIV »

Quelles ont été vos motivations pour effectuer cet internat à Saint-Hyacinthe ?

La richesse de la formation sur les bovins laitiers qui y est dispensée ne fait aucun doute, tant au niveau des infrastructures que par son état d’esprit et son organisation. En ce qui concerne l’internat de médecine bovine mixte, les différentes approches préparent le jeune diplômé à de nombreuses situations : pratique ambulatoire (volets curatif et préventif), en hôpital et thério­génologie. Le nombre de cas vus par les étudiants est inégalé. Avec 1 000 cas à l’hôpital et 6 000 cas en ambulatoire présentés chaque année, il s’agit de l’établissement universitaire qui traite le plus grand nombre de bovins en Amérique du Nord.

Qu’est-ce qui vous a plu dans cette expérience ?

Avoir eu la chance d’approfondir mes connaissances dans le pays le plus performant en médecine des bovins laitiers est, à mes yeux, l’aboutissement idéal de ma formation. L’internat bovin mixte offre un socle de connaissances qui couvre la totalité de la médecine bovine, aussi bien individuelle que de troupeau, en milieu hospitalier comme à la ferme. Même si l’Ipsav n’est pas toujours reconnu en Europe, l’expérience, le nombre de cas référés, les techniques disponibles et l’ouverture d’esprit m’ont apporté beaucoup plus qu’un an de pratique privée.

En quoi cet internat à Saint-Hyacinthe apporte-t-il davantage que la même formation en Europe ?

La mentalité universitaire n’a rien à voir. Mettre en avant l’étudiant pour le faire réussir est le principal leitmotiv. En plus d’être d’excellents cliniciens et chercheurs, les professeurs se remettent constamment en question pour que leurs cours soient les plus pédagogiques possibles.

Auriez-vous aimé vous installer au Québec ?

Pour exercer en pratique privée, il faut obtenir le North American veterinary licensing exam (Navle) et l’équivalence nord-américaine de notre diplôme, qui est contraignante à obtenir et onéreuse (au minimum 10 000 $). Il y a beaucoup d’opportunités en médecine bovine pour rester à la faculté : résidences, internats spécialisés, maîtrises, postes de clinicien, etc. Cependant, Européen dans l’âme, je suis rentré en France l’été dernier…