Les antibiotiques bientôt tous retirés de la liste positive

Il s’agit de la mesure 28 du plan EcoAntibio 2017, présentée en novembre 2011. Les antibiotiques devraient être retirés de la prochaine liste positive des médicaments sur prescription accessibles aux groupements agréés, dont la parution est attendue ce mois-ci.

Ce retrait devait initialement être restreint aux seuls antibiotiques oraux figurant sur la liste positive (aliments médicamenteux, poudres orales, solutions buvables), qui sert de support à l’élaboration des plans sanitaires d’élevage (PSE) à visée préventive ou zootechnique. Le maintien dans les PSE d’antibiotiques oraux, même anciens, était donc critiqué de longue date.

Une antibioprévention peu critiquée

Plus surprenant, le ministère de l’Agriculture a finalement préféré étendre ce retrait aux antibiotiques intramammaires hors lactation, après avoir défendu, dans un premier temps, leur maintien dans la liste positive. Destinés au tarissement et à la prévention des nouvelles infections durant la période sèche, ces “tubes” ne pourront donc plus être vendus par les groupements, mais seulement chez les vé­térinaires ou les pharmaciens (sur ordonnance).

Le ministère justifie cette nouvelle position par sa volonté de « limiter toute utilisation préventive des antibiotiques chez des animaux en bonne santé ». L’usage systématique d’un antibiotique au tarissement est, depuis 50 ans, promu comme « traitement curatif des infections subcliniques et en prévention des nouvelles infections pendant la période sèche ». La généralisation de cette pratique, à la fin du XX^e siècle, s’est révélée efficace pour améliorer la qualité du lait. Toutefois, dans la quasi-totalité des cas, la vache laitière tarie avec ces antibiotiques est en bonne santé.

Les quantités d’antibiotiques utilisées par cette voie restent faibles. A priori, l’impact sur la flore commensale de la vache traitée est nul ou négligeable. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) s’est pourtant interrogée sur l’impact des résidus contenus dans le colostrum sur la flore commensale du veau qui le boit. C’est une des hypothèses qui permettrait d’expliquer des taux de résistance aux céphalosporines de derniè­res générations (C3G et C4G) beaucoup plus élevés chez les veaux que chez les adul­tes, alors que ces antibiotiques sont davantage employés chez ces derniers.

Le retour du fer, la sortie des vaccins FCO

Les autres modifications sont en cohérence avec les évolutions réglementaires.

Le fer dextran (et sous toutes ses formes injectables) devrait aussi faire son retour dans la liste positive. Depuis le 12 juin 2012, le fer injectable est en effet inscrit sur la liste I des substances vénéneuses et n’est plus accessible aux groupements agréés. Auparavant, il l’était, comme le sont toujours les médicaments non soumis à prescription. Cette inscription est justifiée par le fait que le fer dextran est couramment utilisé en prévention de l’anémie ferriprive du porcelet.

L’interdiction de la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) au 1^er juin 2013 conduit au retrait de ces vaccins de la liste positive à compter de cette date.