La pathologie podale de l’âne

Les affections podales asines sont conséquentes. Cependant, les symptômes sont souvent discrets, car l’âne et le mulet sont des espèces qui expriment peu la douleur par rapport au cheval.

ABCÈS DU PIED (CLOU DE RUE)

L’abcès est l’origine la plus courante des boiteries aiguës chez l’âne (jusqu’à 36 % des cas). Outre des difficultés pour établir le diagnostic, cela provoque aussi des complications graves et irréversibles. En effet, lorsque l’abcès engendre une boiterie chez l’âne, c’est qu’il a déjà atteint un stade avancé. Les abcès se situent fréquemment sur la ligne blanche. L’examen du pied commence toujours par un parage minutieux. L’absence de réaction à la pince exploratrice n’écarte pas la possibilité d’un abcès chez l’âne. Souvent, une habronémose est observée juste à côté du sabot, en été : c’est ce tissu charnu qui provoque des tiraillements et fait boiter l’animal. Si l’abcès est dû à un corps étranger qui pénètre dans le pied, l’infection peut gagner l’os et le tendon. Ces conditions anaérobies sont alors propices à l’infection par Clostridium et par l’agent du tétanos. Ces cas sont fréquents dans les pays du Maghreb.

L’utilisation d’un anti-inflammatoire est un piège dans ce cadre, car il masque les signes cliniques et empêche le diagnostic. Mieux vaut réaliser un drainage et un lavage.

DÉFAUTS DE PARAGE

Les négligences sont fréquentes chez l’âne. La pince s’allonge alors anormalement, devient aplatie, mince au niveau des quartiers. Le pied va jusqu’à former une babouche.

Pied bot

Le pied est incliné de 60° ou plus par rapport à l’horizontale. Chez le cheval, le pied bot est souvent unilatéral et accidentel, chez l’âne il est plutôt bilatéral et héréditaire.

Il existe quatre grades de pied bot, selon l’angle, et fréquemment cette affection est associée à une contracture du tendon perforé.

Le traitement du pied bot consiste à attendre, car une régularisation intervient avec le temps. Les autres options sont l’administration d’oxytétracyclines, le parage des talons, ou le recours à la chirurgie avec une section tendineuse ou ligamentaire.

Pieds cerclés

La plupart du temps, il s’agit de la conséquence d’une atteinte chronique, en relation avec une fourbure chronique.

Fourchette échauffée ou pourrie

Un manque d’hygiène et un séjour prolongé dans l’humidité et le jus de fumier provoquent cet échauffement. S’il est négligé, la fourchette pourrit et tombe. Le traitement fait appel à un nettoyage et à l’élimination des structures nécrosées. L’antibiothérapie peut se révéler nécessaire lorsque l’infection est profonde.

La fourbure

Souvent mal identifiée chez l’âne, la fourbure commence par des épisodes silencieux. Elle est parfois en rapport avec une surcharge alimentaire. Les dégâts sont alors importants. Selon notre confrère, la douleur est la première cause de fourbure chez l’âne. Cliniquement, l’animal refuse de se déplacer, le pouls digité est observé, les fréquences cardiaque et respiratoire sont augmentées (la norme chez l’âne est de 50 battements par minute). La fourbure atteint généralement les quatre pieds.

Fourmilière

Il y a peu ou pas d’expression clinique chez l’âne atteint de cette affection.

Crapaud

Le crapaud est aussi appelé mal de l’âne. Il est fréquent chez cette espèce et donne un aspect craquelé au pied, comme une écorce d’arbre. Il peut s’attaquer à un comme aux quatre pieds. Le traitement consiste en un nettoyage et un curetage, suivis de soins locaux et d’une antibiothérapie.

Fissure ou seime

Ces deux atteintes nécessitent l’intervention du maréchal-ferrant.

Contusion de la sole

Elle intervient notamment lorsque l’âne parcourt des chemins très accidentés.

Ostéite du pied

L’origine de cette atteinte est inflammatoire. Elle affecte surtout la deuxième phalange, mais la douleur s’étend à l’ensemble de la sole.