Prévalence de la leptospirose bovine lors d’avortement en Côte-d’Or

Sur les 65 dossiers de recherche de l’implication de la leptospirose lors d’avortement en Côte-d’Or, analysés à VetAgro Sup¹ de juillet 2011 à juillet 2012, 45 % sont positifs. Ainsi, parmi les 164 vaches ayant avorté concernées par l’étude, 35 % sont positives à la leptospirose dans ce département. Cette prévalence est au moins égale à celle observée dans d’autres régions de France (supérieure à 20 %²).

Deux sérogroupes impliqués

Les résultats sont considérés comme positifs à une dilution supérieure ou égale à 400. Pour 10 % des dossiers, les bovins sont positifs à une dilution de 200, mettant en évidence une circulation ancienne de la bactérie.

Parmi les cas positifs, les animaux réagissent individuellement aux deux sérogroupes Sejroe (95 %) et Australis (28 %), seuls ou associés (23 %). La forte prédominance du sérogroupe Sejroe indique que l’infection se transmet essentiellement entre bovins. En effet, seul Australis est présent à la fois chez les bovins et la faune sauvage, qui en est le réservoir. « La prévalence de la leptospirose en Côte-d’Or n’est donc pas seulement liée aux ragondins », conclut Éric Gueneau, du laboratoire d’analyses départemental. Ces résultats doivent toutefois être modérés, car les coinfections existent et les résultats positifs ne permettent pas d’affirmer que la leptospirose est bien la seule cause de l’avortement.

Une recherche trop tardive

Devant le faible nombre des demandes de recherche de cette maladie lors d’avortement, Éric Gueneau invite les praticiens à « éviter de penser à la leptospirose en dernier. Elle est en effet recherchée tardivement, quand tout le reste est négatif, et souvent sur des séries de plus de trois avortements ». Il recommande de privilégier les prélèvements à trois semaines, et non le jour même (baisse du taux d’anticorps au moment du vêlage), chez 10 à 15 vaches, dont la moi­tié seulement d’avortées, afin de bien représenter toutes les catégories d’animaux.

Le diagnostic sérologique, qui est le plus approprié, permet l’identification précise des séro­groupes concernés. Il est peu coûteux (22 € HT pour la première analyse et 11 € HT les suivantes à VetAgro Sup¹). De plus, les Groupements de défense sanitaire apportent une aide financière dans de nombreux départements.

• 1 VetAgro Sup (Lyon), service du Pr Angeli Kodjo.

• 2 Bulletin des GTV 48, avril 2009.