Formation
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : Marie-Christine Cadiergues*, Gwenaël Outters**
Fonctions :
*diplomate ECVD, maître de conférences à l’ENV de Toulouse.
– Lorsque la biopsie est destinée à une analyse histopathologique, la peau ne doit pas être nettoyée ni désinfectée.
– Deux techniques sont possibles, dont l’une fait appel à l’emploi d’un trépan et l’autre, à celle d’une côte de melon. Cette dernière reste peu utilisée bien qu’elle soit idéale pour les lésions fragiles.
– Le choix du site (lésion ou en périphérie) est dicté par le type d’affection.
En matière de biopsie cutanée, la qualité du résultat de l’examen dépend de la pertinence du choix du site, de la technique de prélèvement et de l’exhaustivité de l’anamnèse. L’acte biopsique est ainsi guidé par des règles précises. Il apporte de nombreuses informations s’il est pratiqué à partir d’hypothèses diagnostiques, qu’il va confirmer ou infirmer.
Chez le chien, les biopsies de la face, des membres, ou de caractère difficile sont réalisées sous anesthésie générale. Chez le chat, c’est le cas de tous les actes biopsiques. En revanche, les biopsies tronculaires chez le chien requièrent seulement une sédation et une anesthésie locale, à base de lidocaïne 1 à 2 % ou de lidocaïne adrénalinée, qui apporte une vasoconstriction intéressante lors du prélèvement.
La zone à biopsier est repérée, puis marquée au feutre à ses extrémités. L’administration de l’anesthésique local se pratique autour de la région concernée, par une injection sous-cutanée stricte à raison de 1 ml par site. L’acte en lui-même est effectué au moins dix minutes plus tard. Si plusieurs prélèvements sont prévus, ils font l’objet de la même séquence chronologique.
Si la biopsie est destinée à une analyse histopathologique, toute la peau, y compris la couche cornée, est prélevée, sans la nettoyer ni la désinfecter chirurgicalement. Une tonte précautionneuse, sans asepsie, précède simplement le prélèvement. En revanche, lorsqu’une culture est planifiée, la préparation chirurgicale doit exclure les agents pathogènes de surface. Une fois la biopsie réalisée, l’épiderme est excisé du fragment. Si les deux examens sont nécessaires, des prélèvements distincts sont mis en œuvre au cours de séquences différentes. Pour les biopsies de masse, la désinfection est possible.
La méthode de prélèvement par trépan est la plus pratiquée. Il existe des biopsy punchs de diamètres différents (4, 6 ou 8 mm, les deux derniers étant les plus courants). L’emploi d’un trépan est simple, en particulier sur les zones délicates, mais doit être évité pour les lésions les plus fragiles telles que les pustules, les vésicules ou les bulles. Des blessures artéfactuelles sont parfois induites par cette technique.
Le praticien soulève la zone d’une main et tourne le trépan de l’autre en appuyant de façon unidirectionnelle jusqu’à une région de consistance différente qui correspond à l’hypoderme. L’appareil est alors retiré, et le prélèvement tenu à l’aide d’une pince à bord mousse et coupé au niveau de l’hypoderme, puis placé immédiatement dans le formol.
La technique de biopsie par côte de melon est certainement sous-utilisée. Cependant, elle est idéale pour les pustules, les bulles, les lésions étendues ou du tissu sous-cutané, comme les panniculites et les masses.
Les prélèvements intéressent les lésions actives, peu remaniées, primaires (macules, papules, pustules, vésicules, bulles, nodules ou tumeurs) et tous les types de lésions macroscopiques. Au moins trois à cinq biopsies sont réalisées. Pour une alopécie inflammatoire, les sites de prélèvement siègent en périphérie des lésions évolutives alors que, lors d’alopécie non inflammatoire, les biopsies sont pratiquées sur la zone lésionnelle, à la jonction de la lésion et de la peau saine, et en région saine. Pour les biopsies jonctionnelles, le prélèvement concerne le plus possible la région lésée pour que l’anatomopathologiste soit certain d’examiner des sites lésionnels et sains une fois la coupe centrale du fragment effectuée.
Les biopsies d’une ulcération sont réalisées en son centre s’il s’agit d’une tumeur et en périphérie lors de maladies auto-immunes.
Les lésions de maladies chroniques, l’atrophie cutanée et les pyodermites (hormis pour une culture ou après le traitement de l’infection) ne relèvent pas de la biopsie.
La biopsie d’une griffe nécessite une amputation de la troisième phalange pour analyser la totalité des structures unguéales. L’examen histologique requiert une technique précise et il convient de se renseigner au préalable auprès du laboratoire pressenti pour le mettre en œuvre. La méthode est parfois mal perçue par les propriétaires et l’ergot est choisi en priorité, si possible.
Le prélèvement concerne toute la peau, sans le cartilage. Un biopsy punch de 8 mm de diamètre est utilisé tangentiellement à l’oreille en exerçant des mouvements d’aller-retour afin de décoller une languette de peau qui est ensuite fixée sur un support (morceau de film radiologique, par exemple). La plaie est suturée.
Pour limiter les saignements de l’artériole, les prélèvements évitent la zone centrale de la truffe pour concerner davantage les ailes du nez et le canthus ventral, dans la mesure du possible. Ils sont réalisés au biopsy punch de 6 mm.
Ces biopsies concernent, par exemple, les lésions ulcérées et les zones érythémato-squameuses des carcinomes épidermoïdes afin de rechercher les limites d’exérèse. Elles sont pratiquées tout autour de la lésion (et identifiées).
Les résultats histologiques dépendent également des compétences du laboratoire et il est préférable de choisir un vétérinaire anatomopathologiste ayant un intérêt pour la dermatologie. La fiche d’anamnèse doit être complète, et décrit la maladie, son évolution, les traitements mis en place et les examens complémentaires déjà réalisés. Les prélèvements sont identifiés, repérés sur un schéma et disposés dans plusieurs flacons numérotés. Le praticien propose en outre ses hypothèses diagnostiques.
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