Carrières à l’étranger
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Auteur(s) : Malalatiana Rakotonirina
Les carrières vétérinaires à l’international ont fait l’objet d’une thèse, dont les résultats ont été présentés à l’occasion d’une soirée débat organisée par le Club vétérinaires et entreprises (CVE) à l’ENV d’Alfort, le 11 avril dernier.
Une étude en ligne sur les carrières vétérinaires à l’international, réalisée de juin à septembre 2012 et pilotée par le CVE1, a été envoyée aux vétérinaires susceptibles d’avoir exercé plus d’un an à l’étranger. La synthèse des 180 réponses reçues, ainsi que l’analyse statistique des données de l’Annuaire Roy permettent d’estimer la proportion de vétérinaires expatriés diplômés en France et leur profil.
En 2012, sur environ 18 000 vétérinaires en exercice diplômés des ENV, 638 sont basés à l’étranger, soit 4 %. Dans les années 80, ils étaient moins de 200 (soit moins de 2 %). Cet effectif et le pourcentage de vétérinaires expatriés n’ont cessé d’augmenter jusqu’aux années 2000, où les chiffres se sont stabilisés.
Environ 50 % des répondants sont de retour en France. Parmi la moitié actuellement encore à l’étranger, 53 % résident dans un autre pays d’Europe, 21 % en Amérique du Nord, 12 % en Afrique et 9 % en Asie. En mêlant les expériences actuelles et révolues, l’Europe reste le premier continent d’expatriation, avec cette fois un écart réduit entre l’Afrique et l’Amérique du Nord. Par ailleurs, l’Asie, toujours en quatrième position, est cependant mieux représentée. Cette prédominance de l’Europe est due à plusieurs facteurs. La Belgique et la Suisse, majoritaires, accueillent de nombreux vétérinaires qui travaillent dans les secteurs public et privé (Commission européenne pour la Belgique, laboratoire pharmaceutique Novartis pour la Suisse). Ces deux pays, en partie francophones, présentent aussi l’avantage d’être frontaliers avec la France.
L’étude montre une prédominance des postes dans les secteurs public et privé (hors cliniques vétérinaires). Les praticiens ne représentent que 5 % des répondants et 17 % des inscrits comme résidents étrangers dans l’Annuaire Roy. Leur proportion est cependant probablement sous-évaluée. En effet, n’appartenant ni à de grandes institutions, ni à de grands groupes, ils sont plus difficiles à retrouver dans le monde. En outre, souvent indépendants, certains ne ressentent plus le besoin de s’inscrire dans les registres français.
Dans le secteur privé, les postes à l’international sont recensés à 55 % dans les laboratoires pharmaceutiques de santé animale (Merial et Ceva en tête) ou humaine.
En moyenne, le vétérinaire répondant est âgé de 45 ans, de sexe masculin (73 % des sondés), il est parti travailler à l’étranger pour la première fois vers 30 ans et est d’origine française (93 % ont la nationalité française, 9 % ont au moins un parent d’origine étrangère). Son parcours initial n’est pas marqué par un « nomadisme étudiant aigu » (67 % n’ont jamais réalisé d’échange à l’international lors de leurs études), mais il maîtrise au moins une langue étrangère couramment (99 %), l’anglais, l’espagnol et l’allemand étant les plus courantes. Sur son curriculum vitae, apparaît au moins une formation complémentaire (80 % des cas) qui est, dans 70 % des cas, un 3e cycle scientifique « hors clientèle » (santé publique, virologie, épidémiologie tropicale, etc.) ou de type commerce, gestion (40 % des 3es cycles).
À la question « quel est l’atout qui vous a permis de réussir votre expérience à l’étranger ? », la réponse « être vétérinaire » arrive en tête. Plus précisément, sont associées à ce profil les qualités d’adaptabilité, d’esprit pratique et de synthèse, l’aisance relationnelle, le pragmatisme, qui viennent compenser les défauts parfois liés à ce métier comme les difficultés en langues étrangères, celles avec la hiérarchie, l’impatience, etc.
Généralement partis pour des motifs professionnels, les vétérinaires revendiquent aussi l’aspect personnel et familial comme raison de leur départ.
Pour réaliser un bilan, il a été demandé aux répondants d’évaluer leurs expériences à l’étranger sous différents critères afin de savoir ce que leurs voyages leur ont apporté, tant professionnellement que personnellement. Les réponses révèlent qu’au plan professionnel, l’expérience acquise est de loin la mieux notée, suivie des compétences développées et de la progression de carrière. La rémunération arrive en dernière position. En effet, les salaires multipliés par trois ou quatre ne sont plus de mise. Par rapport à une rémunération française, ils ne sont plus qu’une à deux fois supérieurs, selon les répondants. Au plan personnel, l’aspect culturel recueille les meilleures notations, suivi de l’aspect familial. C’est en effet l’occasion d’offrir aux enfants une ouverture au monde et la possibilité de pratiquer des langues étrangères. L’aspect social arrive en dernière position. Certains vétérinaires évoquent parfois un isolement social dû au pays et à leur statut. Le bilan de ces parcours est généralement positif. La préparation du retour, réalisée en un à trois mois en moyenne, constitue une étape importante.
Cette étude gagnerait à être reconduite d’ici à cinq ans. En effet, depuis 2007, les écoles vétérinaires imposent un séjour à l’international et les offres de partenariats à l’étranger ou les initiatives étudiantes fleurissent, tandis que l’offre de soutien financier se diversifie.
1 Le CVE offre à ses membres reconvertis dans des domaines divers du secteur privé un réseau de partage et de services pour valoriser leurs profils. Le club soutient aussi la réalisation de thèses vétérinaires portant sur les carrières en entreprises ou, plus généralement, sur des thématiques socioprofessionnelles, voire managériales. Plus d’information à l’adresse : contact@clubveterinairesetentreprises.fr
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