Filière viande
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SANTÉ PUBLIQUE
Auteur(s) : Marine Neveux
Alors que le ministère de l’Agriculture vient de publier les résultats des analyses ADN réalisées sur les viandes, la mission1 sur la filière se poursuit. Le 18 avril, Michel Baussier, président de l’Ordre, était au Sénat pour y faire entendre la voix de la profession.
Nous sommes une profession avec des métiers », rappelle le président du Conseil supérieur de l’Ordre des vétérinaires en introduction de son audition. « On pense d’abord à l’inspection de la viande qui s’effectue à l’abattoir », mais « les vétérinaires libéraux participent aussi au dispositif sanitaire », explique Michel Baussier. C’est en effet l’atout du mandat sanitaire, qui a évolué aujourd’hui, avec la possibilité pour l’État de confier des missions aux vétérinaires habilités. L’État qui peut aussi directement mandater le vétérinaire. « Les vétérinaires, c’est une armée en marche au côté de l’État qui peut intervenir très rapidement. »
Notre confrère souligne également le rôle des vétérinaires auprès des éleveurs. « La connaissance de l’historique des animaux, des maladies, les bonnes pratiques, le diagnostic établi au bon moment, la bonne prescription, avec l’information sur les résidus, permettent que la denrée alimentaire soit bonne. » Tout ce qui se fait en amont, c’est là où le vétérinaire intervient pour la santé publique.
« Les traces de médicament dans la filière alimentaire, c’est un problème important ? », interroge Sylvie Goy-Chavent. « Cela ne se passe pas mal aujourd’hui », répond Michel Baussier. Les chiffres récents du ministère en témoignent en effet (voir encadré). La sénatrice déplore le scandale autour de la viande de cheval, et aussi de la phénylbutazone retrouvée dans celle en provenance d’Angleterre : « Les équidés traités étaient des chevaux de course, de monte, c’est presque comme des animaux de compagnie soignés que l’on emmène à l’abattoir ! », s’insurge-t-elle.
Michel Baussier revient sur les cas de fraude, la confusion autour des résidus, etc. « La plupart des professionnels travaillent bien. J’ai vu des progrès au cours des décennies, les éleveurs veulent une ordonnance, être informés sur les délais, etc. Ils ne veulent plus prendre de risque. »
Sylvie Goy-Chavent le questionne alors sur les antibiotiques. « Ce qu’il est intéressant de savoir, c’est, dans l’histoire de l’animal, si on a utilisé plus que de raison des antibiotiques, et si cela induit un risque écologique. En outre, on peut suivre toutes les meilleures pratiques, si l’on n’arrive pas à convaincre les pays les moins vertueux, ils anéantiront tous nos efforts », poursuit Michel Baussier. La sénatrice acquiesce. Le président de l’Ordre rappelle les objectifs du plan EcoAntibio2017. Il explique aussi tous les usages des antibiotiques, hors d’un contexte de soins : « Dans certains pays, ces molécules sont encore utilisées comme facteurs de croissance. Elles sont en outre employées en pulvérisation sur les végétaux. »
Abordant l’aliment médicamenteux, notre confrère martèle qu’il « n’est plus acceptable d’utiliser un médicament vétérinaire à base d’antibiotiques à titre préventif. On peut y avoir recours au titre de la métaphylaxie, en revanche. Nous défendons le retrait immédiat des antibiotiques de la liste positive des programmes d’élevage ».
Sur la question de l’abattage rituel, « je me pose, en tant que vétérinaire, la question du bien-être de l’animal (…) Pour moi, ce n’est pas une question de religion.
Concernant les cadences d’abattage élevées, « il y a une dérive dans les abattoirs, c’est tellement plus simple d’adopter un système qui fait plus de profit (…) Nos gouvernements ne peuvent fermer les yeux (…) Je suis pour l’étourdissement dans tous les cas. Si l’on reste sur un système dérogatoire, il faut au moins que le consommateur soit au courant via l’étiquetage », conclut Michel Baussier.
À la suite du scandale de la viande de cheval, 353 contrôles ont été effectués par les services du ministère de l’Économie et des Finances et de celui de l’Agriculture.
→ Enquêtes de la DGCCRF sur 153 plats cuisinés à base de viande de bœuf : les analyses ADN révèlent la présence de viande de cheval dans 17 produits issus de 4 fabricants différents (soit 11,11 %).
→ 200 prélèvements effectués par les services de la DGAL sur des minerais de bœuf : 30 échantillons sur 200 contenaient de la viande de cheval (soit 15 %). Ces prélèvements ont été réalisés dans des établissements identifiés comme ceux de la filière néerlandaise, mais aussi de façon aléatoire, dans les établissements où la couleur de la viande et de la graisse des minerais de bœuf est apparue suspecte.
→ Recherches de résidus médicamenteux : les 215 prélèvements de viande de cheval ne recelaient pas de phénylbutazone. Côté antibiotiques, seul un échantillon s’est révélé positif, « ce qui est marginal », selon le ministère.
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